Après l’annonce mardi par le gouvernement conservateur d’un nouveau projet de loi visant à empêcher les migrants arrivant par la Manche de demander l’asile au Royaume-Uni, Gary Lineker, très actif sur Twitter, avait dénoncé sur ce réseau social « une politique cruelle à destination des plus vulnérables, dans un langage qui n’est pas dissimilaire à celui utilisé par l’Allemagne dans les années 1930 ».
Les propos de l’ancien attaquant de l’équipe d’Angleterre, âgé de 62 ans et suivi par près de 9 millions d’internautes sur Twitter, ont suscité une vive politique dans un contexte de tensions autour des questions d’immigration mais aussi de critiques récurrentes d’impartialité visant l’audiovisuel public de la part de la droite britannique.
La BBC avait alors affirmé qu’elle allait « s’entretenir » avec le présentateur de « Match of The Day », émission de football diffusée tous les samedis.
Vendredi, le groupe audiovisuel a précisé considérer « les récentes activités (de M. Lineker) sur les réseaux sociaux comme une infraction aux consignes ».
« La BBC a décidé qu’il (Gary Lineker) allait se retirer de la présentation de Match Of The Day jusqu’à ce que nous ayons un accord clair avec lui sur son utilisation des réseaux sociaux », est-il précisé.
Après le tollé suscité par son tweet, Gary Lineker avait répété qu’il assumait ses propos. Jeudi, il avait tweeté qu’il avait « très hâte » de présenter son émission samedi.
Gary Lineker, 48 buts sous le maillot anglais jusqu’à sa retraite en 1994, présente depuis 1999 l’émission « Match Of The Day » sur la BBC.
Surnommé « Mr Nice » pour son comportement irréprochable tout au long de sa carrière, il est depuis devenu un présentateur star et exprime sans retenue ses positions politiques, notamment contre le Brexit et pro-migrants.
Le nouveau projet de loi, qui vise selon le gouvernement à mettre fin à l’arrivée illégale de migrants par la Manche, a été critiqué par l’ONU et de multiples associations de défenses des droits humains.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a ainsi accusé Londres de vouloir « mettre fin au droit d’asile ».