AA / Tunis / Mehmet Akif Turan
En Tunisie, le « Magazine Sahra », publié avec la contribution d’étudiants apprenant le turc et de leurs professeurs, rassemble les amateurs de la langue turque de la région.
Les articles du magazine, qui est préparé sous la direction du professeur Dr. Ilyas Yavuz, conseiller en éducation de la Türkiye en Tunisie, sont présentés aux lecteurs en deux langues, le turc et l’arabe.
Le magazine, qui comprend principalement des articles rédigés par des étudiants apprenant le turc, est également alimenté par des étudiants et des enseignants d’Algérie et du Maroc.
Le journal culturel et littéraire, qui est soutenu par des enseignants affiliés au ministère de l’éducation nationale qui donnent des cours de turc à l’étranger, comprend des articles de voyages, des mémoires, des poèmes et des articles libres.
Dr Yavuz a expliqué au correspondant d’Anadolu les raisons de la publication de Sahra et l’aventure de sa préparation.
– Sahra est un foyer éducatif pour nos étudiants
Yavuz précise que l’idée de publier un magazine est le fruit d’une décision commune : « Avec les enseignants turcs de Tunisie, nous avons pensé qu’il serait utile de publier un magazine turc afin d’augmenter le nombre d’étudiants qui apprennent le turc et de motiver les étudiants actuels. »
Déclarant qu’ils ont déterminé le nom à la suite de diverses consultations, le professeur a ajouté : « Au début, nous avons commencé à chercher un nom qui décrit cette région et qui a une relation avec nous. Dans ce processus, nos étudiants nous ont également soutenus. Nous avons choisi le nom « Sahra » parmi une quarantaine de noms parce qu’il y a des étudiants qui apprennent le turc non seulement en Tunisie, mais aussi en Algérie et au Maroc, et nous voulions les ajouter à cette union. Nous voulions nous adresser à la région plutôt qu’au pays. Sahra, qui signifie « Sahara » c’est-à-dire le « désert », est une caractéristique naturelle commune à tous ces pays, il reflète donc la culture et le mode de vie communs. »
Se référant à la présence de l’Empire ottoman dans la région, il a poursuivi : « Nous avons vécu ensemble avec les habitants de cette région pendant environ trois siècles. Il y a également un avenir commun entre la Türkiye et cette région. C’est pourquoi nous nous efforçons de développer notre culture commune. »
« Les étudiants tunisiens, qui sont guidés par nos professeurs turcs, sont la majorité de ceux qui soumettent des articles à notre magazine. Mais notre magazine est ouvert à tous les amoureux de la Türkiye. Nous demandons qıe les articles soient en turc. Les articles qui nous parviennent en turc sont traduits en arabe par nos étudiants rédacteurs, puis soumis au directeur de la rédaction. De cette manière, nos étudiants acquièrent l’habitude d’écrire en turc et nos étudiants rédacteurs améliorent leurs compétences en matière de traduction », a affirmé le conseiller en soulignant qu’ils essaient de donner de l’espace à tous ceux qui veulent écrire dans le magazine.
Yavuz précise qu’il n’intervient pas dans le contenu des articles : « Ce qui est important pour nous, c’est que les articles comportent des thèmes liés à la Tunisie, à l’Algérie, au Maroc et à la Türkiye. Par ailleurs, nous n’intervenons que sur les fautes de mots et les ambiguïtés de l’article. Parmi les étudiants dont nous publions les articles, il y a des étudiants turcs et des étudiants étrangers. De même, nous traduisons les articles des étudiants turcs en arabe et publions notre magazine en deux langues. »
Yavuz a déclaré que les étudiants et les enseignants étaient très heureux de la publication du premier numéro :
« Le premier numéro de notre magazine a été une grande source d’encouragement pour les étudiants et les enseignants qui y ont contribué. Nous avons distribué notre magazine dans des instituts et des établissements d’enseignement turc et avons reçu des réactions très positives de leur part, ce qui nous a permis de découvrir l’aspect unificateur de la publication d’un magazine turc en même temps. Les étudiants qui apprennent le turc en Algérie et au Maroc écrivent des articles dans un magazine publié en Tunisie et en turc… Nous avons clairement observé l’impact positif du magazine sur les étudiants et nos enseignants. »
Précisant qu’il est en Tunisie depuis deux ans, il a continué : « Par rapport à il y a deux ans, nous avons observé une augmentation significative du nombre d’étudiants souhaitant apprendre le turc en Tunisie. La demande de langue turque a augmenté dans les lycées et les instituts de langues des universités. Nous essayons de soutenir nos enseignants et nos étudiants par le biais de diverses activités culturelles et de visites dans les administrations scolaires. Nous avons également organisé des programmes de voyage conjoints de temps à autre pour veiller à ce que les étudiants qui réussissent visitent la Türkiye. »
– L’enseignement turc en Tunisie
Ilyas Yavuz a rappelé que le turc a commencé à être enseigné en tant que cours facultatif dans les lycées tunisiens en 2012, et a déclaré que cela s’était produit bien plus tôt dans les universités.
En affirmant que les enseignants tunisiens peuvent également venir en Türkiye dans le cadre de l’accord mutuel, il a expliqué : « Nous attendons de nos collègues tunisiens qu’ils viennent en Türkiye et qu’ils enseignent l’arabe dans les écoles. Du côté turc, à la suite de l’accord de 2012, nous avons envoyé nos premiers enseignants turcs la même année. Actuellement, des cours de turc et de culture turque sont enseignés en tant que cours facultatifs dans plus de 30 lycées et 4 universités différentes en Tunisie. »
Soulignant qu’il y a une grande demande pour l’éducation turque en Tunisie, le conseiller en éducation a ajouté que les enseignants actuels ne peuvent malheureusement pas répondre à la trop forte demande.