« Il n’y a pas de Palestiniens, car il n’y a pas de peuple palestinien », a déclaré dimanche soir le ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich, lors d’une soirée organisée par un groupuscule radical sioniste à Paris.
« Ce genre de commentaire n’aide pas du tout », a déclaré Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. L’ONU « continuera à soutenir les droits du peuple palestinien et à préconiser la solution des deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité », a-t-il ajouté.
En visite privée à Paris, Smotrich a fait ces déclarations le jour même de l’ouverture de pourparlers en Egypte afin d’atténuer les tensions à l’approche du ramadan et alors que la recrudescence des violences dans la région s’est d’ores et déjà soldée par plus de 100 morts depuis le début de l’année.
Ces « propos incendiaires » selon lesquels « il n’y a pas de peuple palestinien et que celui-ci est une invention (…) est une preuve irréfutable du racisme de l’idéologie sioniste extrémiste » du gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu, a déclaré le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh.
La France a également dénoncé les propos « irresponsables » du ministre israélien. « Nous appelons les personnes qui ont été appelées à de hautes fonctions au sein du gouvernement israélien à faire preuve de la dignité requise, à respecter celle des autres et à s’abstenir de toute action ou déclaration contribuant à l’escalade des tensions », a commenté le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Smotrich a tenu ses propos derrière un pupitre avec une carte d’Israël qui inclut les territoires qu’il occupe depuis 1967 et la Jordanie voisine.
Le ministère des Affaires étrangères jordanien a condamné les propos de Smotrich disant qu’ils relèvent d’un « racisme extrême » en prévenant que « l’utilisation d’une (telle) carte » pourrait être une violation du traité de paix israélo-jordanien de 1994.
L’ambassadeur israélien en Jordanie a ensuite été convoqué par les autorités qui lui ont remis une « lettre de protestation libellée en des termes vigoureux », a indiqué le ministère jordanien en soirée.
Alors que Le Caire a qualifié les propos de Smotrich de « racistes », « incendiaires et inacceptables », les Emirats ont qualifié ces propos de « rhétorique d’incitation ».
Le ministère saoudien des affaires étrangères a, pour sa part, condamné les propos « offensants et racistes d’un responsable du gouvernement d’occupation israélien à l’encontre de l’État de Palestine et de son peuple frère ».
Ce n’est pas la première déclaration du genre émanant du ministre. En décembre 2015, Betsalel Smotrich alors député du parti Sionisme religieux avait affirmé qu' »il n’y a et il n’y aura pas de peuple palestinien, parce que nous imposerons la souveraineté israélienne sur la Judée et la Samarie ».