Le scrutin présidentiel
En Turquie, le président est élu selon un système de vote à deux tours, où un candidat doit remporter la majorité absolue, soit plus de 50% des voix au niveau national.
Si aucun candidat ne parvient à obtenir la majorité, le vainqueur est désigné par un second tour entre les deux candidats ayant obtenu le plus de voix au premier tour.
Pour être éligible à la présidence, il faut être un citoyen turc âgé de 40 ans au moins et avoir fait des études supérieures et être titulaire d’une licence dans n’importe quel domaine.
Tout parti politique ayant atteint le seuil de 5 % des voix lors des élections législatives précédentes est autorisé à nommer un candidat. Les partis peuvent également former des alliances et présenter conjointement un candidat en obtenant la majorité des votes. Les indépendants peuvent eux se porter candidats en obtenant 100.000 signatures d’électeurs inscrits.
Le bulletin de vote pour les élections présidentielles comportera les noms, les affiliations aux partis et une photo de tous les candidats. Les électeurs apposent leur tampon « oui » (evet en turc) sur le candidat de leur choix.
Le président étant directement élu par le peuple pour un mandat de cinq ans, il ne peut être démis de ses fonctions avant la fin de son mandat.
En tant que chef de l’État, le président détient de nombreux pouvoirs exécutifs définis dans la Constitution. Il peut notamment promulguer des lois, nommer des députés, des ministres et de hauts fonctionnaires, ratifier et promulguer des traités internationaux, définir la politique étrangère et déterminer les politiques de sécurité nationale.
Le scrutin parlementaire
La Turquie votera pour élire 600 membres de la Grande Assemblée nationale – le parlement du pays – représentant 87 circonscriptions électorales dans 81 provinces turques.
Les circonscriptions électorales se voient attribuer des sièges parlementaires proportionnellement à leur population. Istanbul, par exemple, compte 98 députés, et Ankara 36, répartis en trois circonscriptions électorales. Les troisièmes et quatrièmes plus grandes provinces du pays, Izmir et Bursa, ont deux circonscriptions électorales.
Pour occuper ces sièges, les citoyens turcs votent pour un parti politique et ses candidats qui ont été désignés dans des circonscriptions particulières.
Pour obtenir la majorité, un parti doit remporter plus de la moitié des sièges du parlement, soit 301.
Pour avoir droit à des sièges au parlement, un parti doit obtenir 7% des votes valides au niveau national, seul ou en alliance avec d’autres partis.
Ce seuil ne s’applique toutefois pas aux candidats indépendants.
Le jour du scrutin, les électeurs cochent la case « oui » – evet – sur les bulletins de vote contenant les noms et les symboles des partis en lice. Si les partis ont conclu une alliance avant le scrutin, le nom de l’alliance sera inscrit sur le bulletin de vote.
Le décompte des voix se fait au moyen d’une formule mathématique connue sous le nom de système D’Hondt, qui est le système commun à plusieurs pays, à savoir la Belgique, le Brésil, le Danemark, le Japon et la Suisse, et qui garantit que les partis se voient attribuer des sièges proportionnellement au nombre de voix qu’ils obtiennent.
Rôle du Conseil électoral suprême
Le Conseil électoral suprême (YSK), considéré comme la plus haute autorité électorale du gouvernement, assure la mise en œuvre de toutes les mesures nécessaires pour garantir des élections équitables et transparentes.
Après que tous les votes ont été comptabilisés selon le système en place, le YSK annonce les résultats au niveau national, tout en surveillant le processus électoral de bout en bout.
Le conseil se compose de sept membres principaux et de quatre membres suppléants et est responsable non seulement de la gestion et de la surveillance générales des élections dans le pays, mais aussi du processus d’inscription des citoyens turcs résidant à l’étranger.
À cette fin, des délégations sont envoyées dans les ambassades turques du monde entier, permettant aux Turcs vivant à l’étranger de participer aux élections. En cas d’irrégularités, le conseil dispose d’un contrôle total et d’un pouvoir de décision final pour prendre les mesures appropriées pendant et après le scrutin.