L’annonce de ce mouvement de protestation a été faite par le chef du Front, Ahmed Nejib Chebbi, lors d’une conférence de presse au siège du parti tunisien Harak Tounes Al Irada dans la capitale Tunis.
La campagne d’arrestations lancée en Tunisie le 11 février dernier, contre notamment des politiciens, des professionnels des médias, des activistes, des juges et des hommes d’affaires, a également touché les membres du Front de salut national, Chaïma Issa, Jaouhar Ben Mbarek et Ridha Belhaj.
Si le président Kaïs Saïed dément le fait que les arrestations soient motivées par des raisons politiques, il accuse cependant certaines des personnes arrêtées de « comploter contre la sécurité de l’État et d’être à l’origine des crises de la distribution des marchandises et de la hausse des prix ».
Ahmed Nejib Chebbi a déclaré que « le Front de salut national a décidé d’entamer un sit-in ouvert en vue d’obtenir des explications sur la nature des actes criminels qui ont légitimé les arrestations de personnalités politiques ».
Le Front de salut national, créé le 31 mai 2022, réunit 6 partis, à savoir Ennahdha, Au cœur de la Tunisie, la Coalition al-Karama (Dignité), le Harak Tounes Al Irada, le parti Al Amal, le parti Action et l’Accomplissement, en plus de la campagne Citoyens Contre le coup d’État.
Chebbi a ajouté : « Nous n’attendrons pas 14 mois (le délai accordé par la loi au juge d’instruction pour décider du sort de l’affaire) pour statuer sur le dossier, et les détenus sont privés de leurs familles et leurs fonds sont gelés sans possibilité d’en disposer ».
« Le deuxième objectif du sit-in est que les autorités reconnaissent le statut des détenus en tant que prisonniers politiques », a-t-il ajouté.
Le chef du Front a expliqué que « selon la définition internationale, un prisonnier politique est une personne qui est arrêtée pour ses idées et ses activités politiques pacifiques, et se distingue, de ce fait, d’un prisonnier de droit commun ».
D’autre part, Chebbi a déclaré que le sit-in aura lieu avec la participation de dix membres dirigeants du Front de salut national, qu’il est ouvert à d’autres formes de lutte et participera à des mouvements de terrain, sans fournir plus de détails.
Les autorités tunisiennes concernées n’ont encore fait aucun commentaire à propos de ces déclarations.