« Il existe de nombreux griefs à régler avant de pouvoir ratifier » l’entrée du pays nordique dans l’alliance atlantique, a écrit mercredi le porte-parole Zoltan Kovacs sur son site officiel.
Il dénonce « une attitude ouvertement hostile » des représentants suédois, accusés de critiquer régulièrement les manquements à l’Etat de droit du Premier ministre nationaliste Viktor Orban et « d’user de leur influence politique » à Bruxelles « pour porter atteinte aux intérêts hongrois ».
Le Parlement a été le dernier dans l’Union européenne (UE) à approuver lundi l’adhésion de la Finlande après des mois d’atermoiements.
Mais aucune date n’a été fixée à ce jour pour le dossier suédois et le Premier ministre Ulf Kristersson a demandé la semaine dernière des explications.
« Nous estimons nécessaire de dissiper les malentendus avec la Suède avant de pouvoir procéder » au vote, déclare M. Kovacs. Une tâche compliquée, ajoute-t-il, tant les « relations bilatérales sont dégradées depuis des années ».
Dans ce but, une délégation du Fidesz, le parti au pouvoir, s’était rendue en Suède début mars.
« On dirait que le gouvernement suédois s’en fiche, tout simplement », lance le responsable hongrois.
Si l’on y ajoute les objections de la Turquie, qui reproche à la Suède d’être un “havre de terroristes et de refuser les extraditions, la marge de manoeuvre est étroite, à moins que les Suédois changent de discours et aident à panser les vieilles blessures », poursuit-il.
Seuls Ankara et Budapest doivent encore ratifier l’adhésion de la Suède, historiquement non alignée.
Côté suédois, on craint aussi que la Hongrie se serve de l’adhésion à l’Alliance atlantique comme monnaie d’échange dans sa bataille avec l’UE.
Des milliards d’euros de fonds destinés à Budapest sont actuellement gelés par Bruxelles, dans l’attente de réformes pour mieux lutter contre la corruption.