Lors d’une réunion de son Conseil de sécurité nationale, le président Vladimir Poutine a justifié ces changements par les « bouleversements sur la scène internationale » qui obligent la Russie à « adapter ses documents de planification stratégique ».
Selon son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, le nouveau document relève « la nature existentielle des menaces (…) créées par les actions des pays inamicaux », qualifiant les Etats-Unis d' »instigateur principal et chef d’orchestre de la ligne antirusse ».
« De façon générale, la politique de l’Occident visant à affaiblir la Russie par tous les moyens est caractérisée comme une guerre hybride d’un nouveau genre », a ajouté M. Lavrov.
La nouvelle stratégie de politique étrangère russe repose sur le principe que « les mesures antirusses prises par les pays inamicaux seront constamment combattues, avec sévérité si nécessaire », a-t-il ajouté.
L’adoption de cette nouvelle stratégie de politique étrangère entérine la profonde rupture qui existe entre Moscou et les pays occidentaux depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine.
Ce conflit a causé une crise diplomatique d’une gravité rappelant l’époque de la guerre froide.
Washington et ses alliés ont mis en place de lourdes sanctions économiques contre Moscou, qui les accuse en retour de lui livrer une guerre par procuration en Ukraine, en livrant notamment des armes à Kiev.
Dans ce contexte d’isolement en Occident, la Russie cherche à se rapprocher économiquement et diplomatiquement de l’Asie, notamment de la Chine, une priorité vitale qui se reflète dans la nouvelle doctrine.
« L’approfondissement global des liens et de la coordination avec les centres mondiaux de pouvoir et de développement souverains amis situés sur le continent eurasien revêt une importance particulière », peut-on lire dans ce document, au chapitre consacré à la Chine et à l’Inde.
M. Poutine avait affiché sa complicité avec son homologue chinois Xi Jinping lors d’un sommet à Moscou plus tôt en mars, vantant la « nature spéciale » des relations entre leurs pays, qui semblent néanmoins de plus en plus déséquilibrées en faveur de Pékin, tant la dépendance de Moscou grandit.
La nouvelle doctrine russe accorde aussi une place importante aux relations avec les pays africains, alors que Moscou renforce sa présence en Afrique notamment par l’intermédiaire du groupe paramilitaire Wagner.