Moscou a de son côté démenti à plusieurs reprises toute implication et évoqué une « mise en scène » de l’Ukraine et de ses alliés.
Cet anniversaire intervient au lendemain de la prise par la Russie de la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU, où elle fait face aux Occidentaux qui l’ont mis au ban des nations depuis le déclenchement de son invasion de l’Ukraine.
« Peuple Ukrainien ! Vous avez arrêté la plus grande force contre l’humanité de notre temps. Vous avez arrêté une force qui méprise et veut détruire tout ce qui a de l’importance pour les gens », a déclaré le président Zelensky sur Telegram.
« Nous libérerons toutes nos terres. Nous remettrons le drapeau ukrainien dans toutes nos villes et localités », a-t-il appuyé, alors que la Russie contrôle toujours plus de 18% du territoire ukrainien.
« Nous continuons la lutte pour l’indépendance de notre patrie », a indiqué pour sa part le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valéry Zaloujny.
Le 2 avril 2022, des journalistes de l’AFP avaient vu à Boutcha les cadavres de vingt hommes en civil, dont l’un avait les mains liées dans le dos, en plus de carcasses calcinées de véhicules et des maisons détruites.
Ces scènes avaient choqué dans le monde entier, Kiev et les Occidentaux dénonçant à maintes reprises des exécutions sommaires de civils et des crimes de guerre.
Depuis, Boutcha est devenue un symbole des atrocités imputées aux troupes de Moscou pendant leur occupation de la région.
« Victoire stratégique »
Pour le commandant de forces terrestres ukrainiennes, Oleksander Styrsky, la retraite forcée des Russes de la région de Kiev il y a un an, alors qu’ils se trouvaient près de la capitale, a été « une victoire stratégique » à « la base de nouvelles opérations réussies ».
Visiblement bouleversé et très ému, Volodymyr Zelensky avait dénoncé « des crimes de guerre » qui seront « reconnus par le monde comme un génocide » après s’être rendu à Boutcha, il y a un an.
Depuis, la quasi totalité des dirigeants étrangers s’étant rendu en Ukraine ont fait un détour pour se rendre à Boutcha.
Vendredi, à l’occasion du premier anniversaire du retrait russe de la région de Kiev, à la suite d’une résistance ukrainienne inattendue, M. Zelensky avait dit espérer que Boutcha devienne un « symbole de justice », jurant vouloir vaincre « le mal russe ».
« Nous ne pardonnerons jamais », avait-il appuyé, promettant de traduire en justice « tous les coupables » russes.
L’Ukraine évalue à « plus de 1.400 » le nombre des civils morts dans le district de Boutcha pendant l’occupation russe, dont 37 enfants. Parmi eux, 637 ont été tués dans la ville-même.
Front quasiment figé
L’anniversaire de la découverte des corps de ces civils ukrainiens dans la banlieue de Kiev, après quelques semaines de combats d’une violence rare, intervient alors que le front, qui s’étend de l’Est au Sud de l’Ukraine, est quasiment figé depuis plusieurs mois.
Les Russes ont revendiqué depuis le début de l’année des gains marginaux, principalement autour de la ville de Bakhmout (Donbass), sans toutefois parvenir à percer les défenses ukrainiennes, renforcées par des armements occidentaux. Et ce toutefois, au prix de lourdes pertes, ont-ils concédé.
L’armée russe, appuyée par le groupe de paramilitaires Wagner, aimerait pouvoir annoncer une victoire sur le champ de bataille, après de multiples revers humiliants, à commencer par la retraite de la région de Kiev il y a un an.
S’en étaient suivis des retraits forcés dans le nord-est et l’est qui avaient poussé le président russe Vladimir Poutine à mobiliser des centaines de milliers de réservistes, sans toutefois renverser le cours des combats à ce stade.
Sur le terrain, l’intensité des combats a diminué par rapport au tout début d’année, malgré la poursuite d’affrontements violents autour de Bakhmout.
Dimanche, Andriï Iermak, le chef de cabinet de M. Zelensky, a indiqué que les Russes avaient « effectué un bombardement massif » sur Kostiantynivka, près de Bakhmout, faisant au moins six morts et huit blessés.