La Chine estime que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
L’armée chinoise a organisé plus tôt en avril des manoeuvres de trois jours autour de l’île en réaction à une rencontre aux Etats-Unis entre le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, bête noire de Pékin car issue d’un parti pro-indépendance.
L’Union européenne, les Etats-Unis ou encore le G7 ont dans la foulée mis en garde Pékin et l’ont exhorté à maintenir le statu quo dans le détroit de Taïwan, qui sépare le territoire insulaire de la Chine continentale.
« Nous entendons souvent des propos étranges, prétendant que la Chine défie l’ordre international fondé sur des règles, tente de modifier unilatéralement le statu quo dans le détroit de Taïwan par la force ou la coercition », a déclaré vendredi Qin Gang.
« Cette logique est absurde et ses conséquences dangereuses », a-t-il affirmé lors d’un forum diplomatique organisé à Shanghai, fustigeant une « définition » du statu quo par les Occidentaux qui revient à « piétiner la souveraineté chinoise ».
Pékin exerce une forte pression militaire et économique sur Taipei depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de Tsai Ing-wen.
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement à l’oeuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, y voyant une menace à son intégrité territoriale.
« Nous ne ferons aucune concession à ceux qui tentent de mettre à mal la souveraineté et la sécurité de la Chine. Quiconque jouera avec le feu sur la question de Taïwan finira par se brûler », a souligné Qin Gang.
Dans un entretien au quotidien économique français Les Echos début avril, le président français Emmanuel Macron avait exhorté l’Europe à ne pas « être suiviste » des Etats-Unis ou de la Chine sur la question de Taïwan.
« Nous ne voulons pas entrer dans une logique de bloc à bloc », avait-il déclaré dans une apparente référence à Washington.
Ses propos avaient été critiqués des deux côtés de l’Atlantique par des représentants politiques qui y voyaient une critique de l’allié traditionnel américain.