« Les besoins sont immenses et les défis nombreux. Si la crise se poursuit, la paix et la stabilité de la région pourraient être en jeu », a déclaré le Haut-Commissaire adjoint chargé des opérations du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Raouf Mazou, dans un communiqué.
« Nous avons besoin d’urgence de nouveaux financements pour répondre aux besoins croissants », a-t-il ajouté.
L’appel de fonds a été présenté dans la journée aux pays donateurs par le HCR, selon qui l’Egypte et le Soudan du Sud devraient enregistrer le plus grand nombre d’arrivées.
Avant même cette crise, la plupart des opérations humanitaires dans les pays voisins du Soudan – qui accueillent actuellement les personnes fuyant ce pays en proie à des combats acharnés entre l’armée et les paramilitaires – étaient déjà sous-financées.
La plupart de ces opérations avaient ainsi reçu jusqu’à présent moins de 15% des besoins de financement pour 2023, selon le HCR.
Quelque 860.000 personnes, dont des Soudanais mais également de nombreux Sud-Soudanais retournant dans leur pays, pourraient quitter le Soudan ces prochains mois.
Ce chiffre de 860.000 personnes est une projection préliminaire. Sur ce total, il y aurait 580.000 Soudanais, 235.000 réfugiés précédemment accueillis par le Soudan décidant de revenir dans leur pays d’origine, et 45.000 réfugiés qui fuient vers d’autres pays que le leur.
« Tragique »
Le HCR avait déjà évoqué il y a quelques jours le chiffre de plus de 800.000 personnes, mais sans donner de détail ni de calendrier.
Le plan présenté jeudi aux pays donateurs permettra de couvrir les besoins de ces personnes au Tchad, au Soudan du Sud, en Egypte, en Ethiopie et en République centrafricaine.
« La situation humanitaire à l’intérieur et autour du Soudan est tragique – il y a des pénuries de nourriture, d’eau et de carburant, un accès limité aux transports, aux communications et à l’électricité, ainsi qu’une montée en flèche des prix des produits de base », s’est inquiété M. Mazou.
« Le HCR et ses partenaires ont des équipes d’urgence sur place et aident les autorités avec un soutien technique, en enregistrant les arrivées, en effectuant un suivi de la protection et en renforçant l’accueil pour s’assurer que les besoins urgents sont satisfaits », a-t-il ajouté.
Mais, a-t-il souligné, « ce n’est qu’un début. Une aide supplémentaire est nécessaire de toute urgence ».
Les combats actuels ont déjà déplacé plus de 330.000 personnes à l’intérieur du Soudan et plus de 100.000 personnes ont quitté le pays, selon le HCR qui a également lancé jeudi un portail de données qui mettra à jour quotidiennement les nouvelles arrivées.
Mais selon l’organisation, la poursuite des combats, les pillages, l’augmentation des coûts et le manque de moyens de transport font qu’il est difficile de quitter les zones dangereuses.
Le HCR a prévu de lancer la semaine prochaine un plan régional de réponse plus détaillé.