Dans une interview diffusée jeudi par la BBC, M. Zelensky a déclaré qu’il serait « inacceptable » de lancer l’assaut maintenant, car trop de vies seraient perdues.
L’interview aurait été réalisée à Kiev avec des radiodiffuseurs de service public membres d’Eurovision News, dont la BBC.
« Nous devons donc attendre. Nous avons encore besoin d’un peu de temps », a expliqué Zelensky.
L’Ukraine reçoit des armes occidentales de pointe, notamment des chars et des défenses aériennes, ainsi qu’une formation occidentale pour ses troupes, alors qu’elle se prépare à l’assaut.
Les forces du Kremlin sont profondément ancrées dans les régions orientales de l’Ukraine, avec des lignes de défense superposées qui atteindraient jusqu’à 20 kilomètres de profondeur. La contre-offensive de Kiev devrait se heurter à des champs de mines, des fossés antichars et d’autres obstacles.
Selon la BBC, le président russe Vladimir Poutine compte réduire la guerre à un conflit « gelé », sans qu’aucune des deux parties ne puisse déloger l’autre.
Les analystes militaires ont prévenu que Poutine espérait que le soutien coûteux de l’Occident à Kiev commencerait à s’effriter.
Les alliés occidentaux ont envoyé à l’Ukraine 65 milliards d’euros d’aide militaire afin de contrecarrer les ambitions du Kremlin et, en l’absence de négociations de paix à l’horizon, l’alliance se prépare à en envoyer davantage.
Un haut responsable de l’OTAN a déclaré qu’au cours des prochains mois, l’Ukraine aura l’avantage en termes de qualité, mais que la Russie aura l’avantage en termes de quantité.
« Les Russes commencent maintenant à utiliser du matériel très ancien, des capacités très anciennes », a déclaré à la presse mercredi, l’amiral Bob Bauer, président du Comité militaire de l’OTAN.
« Un plus grand nombre de conscrits et de personnes mobilisées. Ils ne sont pas bien entraînés. Du matériel plus ancien, mais en grand nombre, et pas aussi précis, pas aussi bon que les plus récents » a-t-il ajouté.
Au cours de l’hiver, le conflit s’est enlisé dans une guerre d’usure, les deux camps s’appuyant fortement sur le bombardement de leurs positions respectives.
Une contre-offensive est un défi majeur, qui exige de l’armée ukrainienne qu’elle orchestre un large éventail de capacités, y compris la fourniture de munitions, de nourriture, et de fournitures médicales, le long des lignes de ravitaillement.
La ligne de front s’étend sur plus de 1 000 kilomètres.
Le Kremlin veut que Kiev reconnaisse la souveraineté de la Russie sur la Crimée ainsi que l’annexion, en septembre, des provinces ukrainiennes de Donetsk, Kherson, Louhansk et Zaporijjia.
L’Ukraine a rejeté ces demandes et exclut tout dialogue avec la Russie tant que ses troupes ne se seront pas retirées des territoires “occupés”.