AA / Tunis / Majdi Ismail
La Tunisie devra mobiliser 24,4 milliards de dollars, au titre de la période 2020-2030, pour répondre de « manière adéquate » aux défis du changement climatique, a indiqué vendredi la Banque africaine de développement (BAD), dans son rapport consacré aux perspectives économiques en Afrique 2023 et repris par l’agence Tunis Afrique Presse (TAP).
L’Institution financière africaine basée à Abidjan (Côte d’Ivoire) explique en ce sens que les coûts d’adaptation et d’atténuation sont estimés respectivement à 4,22 milliards de dollars et à 14,39 milliards de dollars, tandis que les pertes et dommages provoqués par le changement climatique sont évalués à 4,99 milliards de dollars.
La BAD recommande à Tunis de se tourner vers le secteur privé et les marchés financiers (les obligations vertes et le marché du carbone), pour mobiliser les financements nécessaires.
L’agence TAP rapporte que le financement « basé sur les résultats » pouvant servir de catalyseur aux instruments de financement mixte (public et privé) ou encore le financement islamique sont des options possibles, ainsi que les produits financiers adaptés aux expatriés pour transformer les envois de fonds en investissements verts.
Dans son rapport, la Banque estime que la participation du secteur privé dans le processus de financement climatique en Tunisie, est « à peine engagée ». Le manque de visibilité sur la rentabilité des projets verts, les difficultés à évaluer les risques et à les chiffrer, ainsi que les horizons d’investissement pouvant être « très longs », constituent autant d’obstacles à cette participation.
Pour ce faire, la BAD préconise la mise en place de nouveaux cadres réglementaires et des incitations gouvernementales pour diriger les financements privés vers la croissance verte.
La Tunisie possède d’énormes potentiels en matière d’énergie renouvelable, d’écotourisme et d’agriculture biologique, souligne la BAD dans son rapport qui ajoute que le pays dispose également, d’importants gisements de phosphate et d’hydrocarbure « largement sous-exploités ».