AA / Tunis / Fatma Ben Amor
Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, a menacé mercredi de recourir à « l’instrument fiscal » pour obliger les industriels de l’agroalimentaire à opérer une baisse des prix, alors que certains groupes traînent toujours des pieds pour rouvrir les négociations avec les distributeurs.
Le 17 mai courant, les 75 plus grands groupes agroalimentaires, représentés par l’Institut de liaisons des entreprises de consommation (Ilec) et l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), avaient été reçus à Bercy. Devant Le Maire, ils s’étaient engagés à rouvrir les négociations commerciales avec les distributeurs au regard de la baisse des prix des matières premières.
« Soit les industriels tiennent leurs engagements, soit j’utiliserais l’instrument fiscal pour rendre ce qu’ils doivent aux consommateurs », a déclaré le ministre de l’Economie ce mercredi matin sur France Inter. Et de préciser qu’il s’agira d’une « taxation des très grandes entreprises de l’agroalimentaire » pour « récupérer les marges des industriels et les rendre aux consommateurs ».
Le Maire avait fait savoir, à la mi-mai, qu’il donnait « jusqu’à fin mai » aux industriels pour opérer une baisse des prix. En l’absence d’une telle baisse des prix, le locataire de Bercy s’était dit prêt à opérer un « name and shame » qui consiste à « faire la transparence » sur les groupes qui refuseraient de jouer le jeu et s’opposeraient à diminuer les prix malgré la baisse des matières premières.
Selon une première estimation publiée mercredi par l’Insee, l’inflation a nettement ralenti en France en mai pour s’établir à 5,1% sur un an, après avoir atteint 5,9% en avril et plus de 6% en début d’année.