AA / Tunis / Majdi Ismail
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a appelé lors du sommet de Paris pour « un nouveau pacte financier mondial », la communauté internationale à rompre avec la logique du rapport dominant-dominé, selon une vidéo partagée sur le réseaux sociaux et consultée par Anadolu.
Lors de sa prise de parole dans le cadre d’une table ronde sur la dette au sommet de Paris, tenue jeudi 22 juin 2023, à laquelle a participé également la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva, le dirigeant tunisien a déclaré : « Après Charlie Chaplin, vient le temps de Laurel et Hardy. Vous vous souvenez peut-être de la chanson au début de chaque film de ce duo : c’est moi Laurel et toi Hardy, c’est moi le grand et toi le petit. Mesdames et messieurs, avec cet esprit de grands et de petits on ne peut pas aller vers un monde meilleur. Mesdames et messieurs on n’est pas petits ».
Après cette saillie vive à l’adresse des dirigeants du monde et des représentants d’institutions internationales, Kaïs Saïed s’est exprimé sur la situation des finances dans le monde en reprenant une phrase prononcée par le candidat François Hollande au Parc des expositions du Bourget : « mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne. Cet adversaire c’est le monde des finances ».
À l’invitation de son homologue français, Emmanuel Macron, Kaïs Saïed s’est rendu, mercredi à Paris pour prendre part au sommet pour un nouveau pacte financier mondial qui se tient dans la capitale française les 22 et 23 juin 2023 en présence de plusieurs chefs d’État et représentants d’institutions internationales.
Le dirigeant tunisien s’est également entretenu avec la responsable en chef du FMI, Kristalina Georgieva, en marge de leur participation au sommet.
Lors de cette rencontre, Kaïs Saïed a réitéré son opposition au programme de réformes du FMI. Il a assuré à son interlocutrice que les recettes proposées par l’institution financière internationale étaient inacceptables et représentaient une menace pour la paix civile, indique un communiqué de la présidence de la République tunisienne.
« S’il n’en reste qu’un qui refusera les recettes du FMI, je serai celui-là », a dit Saïed à Kristalina Georgieva, selon la même source.
Kaïs Saïed a rappelé, lors de cet entretien, les évènements tragiques survenus en décembre 1983 et janvier 1984 en allusion aux « émeutes du pain » en Tunisie, provoquées par la levée des subventions publiques sur les céréales.
Le président tunisien a invité par la même occasion, Kristalina Georgieva à visiter la Tunisie. La directrice générale du FMI, a salué l’invitation de Kaïs Saïed, affirmant qu’elle fixerait ultérieurement une date à cet effet.