AA / Istanbul / Mohammad Farid Mahmoud Abdullah
Johannesburg, en Afrique du Sud, sera une destination d’intérêt mondial entre le 22 et le 24 août, dates du 15e sommet des BRICS.
Les membres des BRICS, composés du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, cherchent à renforcer le bloc, dans le cadre des efforts visant à établir un nouvel ordre économique mondial et à accroître le danger pour le Groupe des Sept (G7).
Plus de 40 chefs d’État et de gouvernement des pays du Sud, dont beaucoup d’entre eux condamnent depuis des années le système international dirigé par l’Occident pour les marginaliser, se réunissent aujourd’hui.
Une vingtaine de pays du Sud ont officiellement demandé à rejoindre le bloc et plusieurs autres ont exprimé leur intérêt, alors que le groupe n’a accepté aucun candidat depuis l’Afrique du Sud en 2010.
Dans l’hypothèse d’accepter de nouveaux membres, le groupe pourrait générer environ la moitié de la production mondiale d’ici 2040, si des membres aspirants tels que l’Indonésie -le plus grand producteur mondial d’huile de palme- et l’Arabie saoudite -le plus grand exportateur de pétrole- les rejoignaient, selon Bloomberg.
Cela signifie que l’influence mondiale de l’alliance sera renforcée; Mais à titre de comparaison, le G7 fournira environ un quart du PIB mondial, ce qui représente effectivement un effondrement de sa part par rapport à ses 45% il y a 15 ans.
Le G7 regroupe les principales puissances industrielles mondiales : les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie, le Canada, le Japon, la France et le Royaume-Uni.
L’hypothèse d’approbation de nouveaux membres dans l’alliance élargie représenterait également près de la moitié de la population mondiale, alors qu’elle représente 42% actuellement, selon Anil Sooklal, ambassadeur d’Afrique du Sud auprès des BRICS.
Cette expansion potentielle, lancée en grande partie par le président chinois Xi Jinping et qui bénéficie du soutien de la Russie et de l’Afrique du Sud, inquiète plus ou moins l’Occident.
Ainsi, le groupe des BRICS deviendra le plus important, sera le porte-parole de la Chine et discréditera les autres membres. Mais, cette expansion donnera également une voix aux pays en développement dans un monde divisé et polarisé.
Cette faiblesse réduirait les chances d’homogénéisation des membres, pour pouvoir traduire la force économique et démographique en une force politique qui défierait le G7.
Les membres politiquement disparates du bloc sont confrontés à de profonds défis dans leur pays et ont trébuché à maintes reprises pour forger une position unifiée sur les questions mondiales relatives à la guerre en Ukraine, au climat et au commerce.
** Un rêve lointain
Des efforts ont été fournis par l’alliance BRICS afin de créer une monnaie commune mais le rêve est encore loin, les économies variables en termes de puissance et le rejet de l’idée par d’autres pays constituant un obstacle.
L’Occident ne s’attend pas à ce que le battage médiatique actuel autour d’une évolution vers une monnaie commune entre les pays des BRICS ait un impact significatif, car le plus grand impact pourrait être lié à l’adoption des monnaies des membres dans les transactions commerciales.
Cependant, sept ans après que le Fonds monétaire international a ajouté la monnaie chinoise à son panier de monnaies de réserve, le yuan ne représente toujours qu’une très petite part des réserves des pays du monde, ne dépassant pas les 2,5%, selon les données du FMI.
De même, les économies des BRICS redoutent un possible impact négatif sur leurs économies en raison d’une éventuelle détérioration du dollar. Parmi les fortes menaces qui pèsent sur cette dernière figurent: l’effondrement de l’étalon-or, l’émergence de taux de change flottants, le déficit budgétaire et une crise financière mondiale.
Malgré son rôle important attendu, la Nouvelle Banque de Développement, qui est le prêteur créé par les BRICS pour faire le contrepoids au FMI ou à la Banque mondiale, reste confrontée à une faiblesse des liquidités.