AA / Ankara / Diyar Guldogan
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a souligné lundi que « La réussite de l’opération [dans le Karabagh] dans un délai court, avec une attention particulière aux droits des civils, a été une source de fierté ».
Le chef de l’État turc s’exprimait lors d’une conférence de presse animée avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev.
À l’invitation du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, Recep Tayyip Erdogan effectue une visite d’une journée dans l’enclave autonome de Nakhitchevan, en Azerbaïdjan, afin de discuter des relations bilatérales, ainsi que des questions régionales et internationales, en particulier de l’évolution récente de la situation au Karabagh.
« Je félicite sincèrement l’armée azerbaïdjanaise, victorieuse, pour son exploit historique et son comportement humanitaire à l’égard des civils », a déclaré le dirigeant turc.
La semaine dernière, à la suite des provocations des forces arméniennes au Karabagh, l’Azerbaïdjan a annoncé le lancement d’actions « antiterroristes » dans la région afin de faire respecter l’accord de paix trilatéral conclu en 2020 avec la Russie et l’Arménie. Un cessez-le-feu a été conclu dans la région au bout de 24 heures.
« Avec cette dernière victoire [dans le Karabagh], de nouvelles perspectives s’ouvrent pour une normalisation générale dans la région », a poursuivi Erdogan.
Les relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie sont tendues depuis 1991. Cette année, l’armée arménienne a occupé le Karabagh, territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, et sept régions voisines.
À l’automne 2020, l’Azerbaïdjan a libéré plusieurs villes, villages et localités de l’occupation arménienne au terme de 44 jours d’affrontements. La guerre s’est terminée en novembre de la même année par un cessez-le-feu négocié par la Russie.
Les tensions entre les deux nations persistent toutefois malgré les pourparlers en cours visant à conclure un accord de paix à long terme.
Ilham Aliyev et le premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, devraient se rencontrer le 5 octobre dans la ville espagnole de Grenade pour discuter de la signature d’un traité de paix entre les deux pays.
– Le gazoduc Igdir-Nakhitchevan
En amont de la conférence de presse, Erdogan et Aliyev ont participé à la cérémonie d’inauguration d’un gazoduc reliant la Turquie à l’enclave du Nakhitchevan.
« Le gazoduc Igdir-Nakhitchevan renforcera notre partenariat énergétique avec l’Azerbaïdjan et contribuera à la sécurité de l’approvisionnement de l’Europe », a insisté Erdogan.
La Türkiye et l’Azerbaïdjan ont convenu en 2020, dans le cadre d’un protocole d’accord, de fournir du gaz naturel de la Türkiye à la République autonome du Nakhitchevan en Azerbaïdjan.
Le nouveau gazoduc de 85 kilomètres s’étendra de la province turque d’Igdir jusqu’à Sederek, dans l’ouest de l’Azerbaïdjan, avec une capacité annuelle de 500 millions de mètres cubes et une capacité journalière de 1,5 million de mètres cubes.
Le projet sera réalisé dans le cadre d’un partenariat entre la société de négoce de pétrole brut et de gaz naturel de Türkiye, BOTAS, et la compagnie nationale pétrolière et gazière d’Azerbaïdjan, SOCAR.
Abordant les relations bilatérales, Erdogan a qualifié d' »exceptionnelle » la coopération entre la Türkiye et l’Azerbaïdjan.
« Nous poursuivons nos efforts pour renforcer nos relations et notre coopération dans tous les domaines dans le cadre de la devise ‘’une nation, deux États’’ », a ajouté le président turc.
Nakhitchevan occupe une place particulière dans les relations entre la Türkiye et l’Azerbaïdjan, en raison de son importance stratégique tout au long de l’histoire.
La Türkiye a été le premier État à reconnaître l’Azerbaïdjan, qui a déclaré son indépendance en 1991. Les relations entre Ankara et Bakou sont multiformes et se situent à un niveau stratégique.
Les dirigeants ont également signé un protocole d’intention entre la Türkiye et l’Azerbaïdjan sur le projet de chemin de fer Kars-Nakhitchevan. Deux autres accords dans les domaines de l’énergie et de l’urbanisme ont également été signés entre les ministres concernés.