AA / Ankara / Diyar Guldogan
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que « La souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Karabagh s’est renforcée par sa récente victoire lors de l’opération antiterroriste ».
Le chef de l’État turc répondait aux questions de journalistes ce lundi dans l’avion présidentiel qui le ramenait en Türkiye au terme de sa visite de 24 heures dans l’enclave autonome du Nakhitchevan, en Azerbaïdjan.
Selon Erdogan, l’issue de l’opération anti-terroriste de l’Azerbaïdjan est une nouvelle fenêtre d’opportunité qui s’est ouverte pour établir une paix et une stabilité permanentes dans la région.
« Il est temps d’instaurer une paix et une tranquillité durables sous la souveraineté azerbaïdjanaise à Khojali et au Karabagh. Le devoir de l’Arménie est de se tenir du côté de la paix », a-t-il déclaré.
Le président turc a félicité l’armée azerbaïdjanaise qui est « restée ferme face aux terroristes et a respecté la vie des civils ».
La semaine dernière, à la suite de provocations des forces arméniennes au Karabagh, l’Azerbaïdjan a annoncé le lancement d’actions « antiterroristes » dans la région afin de faire respecter l’accord de paix trilatéral conclu en 2020 avec la Russie et l’Arménie. Un cessez-le-feu a été conclu dans la région au bout de 24 heures.
« Nous attendons de l’Arménie qu’elle fasse preuve d’une forte volonté au lieu de prolonger le conflit. J’ai également fait part de cette attente au premier ministre arménien Nikol Pashinyan, avec qui je me suis entretenu au téléphone le 11 septembre », a ajouté Erdogan.
Et le dirigeant turc de poursuivre : « Nous ne voyons aucun problème qui ne puisse être résolu si l’intégrité territoriale, la souveraineté et le droit de voisinage de l’Azerbaïdjan sont respectés. Des progrès dans le processus Azerbaïdjan-Arménie donneront également un grand élan à la normalisation de la situation dans la région. Nous continuerons à travailler avec l’Azerbaïdjan pour rétablir la stabilité, la paix et la prospérité dans le Caucase du Sud ».
Les relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie sont tendues depuis 1991, lorsque l’armée arménienne a occupé le Karabagh, territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, et sept régions voisines.
À l’automne 2020, l’Azerbaïdjan a libéré plusieurs villes, villages et localités de l’occupation arménienne au cours de 44 jours d’affrontements. La guerre s’est terminée en novembre de la même année par un cessez-le-feu négocié par la Russie.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan devraient se rencontrer le 5 octobre dans la ville espagnole de Grenade pour discuter de la signature d’un traité de paix entre les deux pays.
– Le chef de la diplomatie turque suit « de près » le dossier de l’achat des F-16
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, suit de « près » le dossier d’achat des avions de combat F-16 aux États-Unis, a fait savoir Recep Tayyip Erdogan.
« L’un de nos principaux problèmes concernant les F16 était les actions du sénateur américain Menendez contre notre pays. Notre ministre turc des Affaires étrangères suivra de près le processus », a-t-il affirmé.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan se sont rencontrés aux États-Unis il y a trois ou quatre jours. Les discussions sont toujours en cours. Nous avons peut-être la possibilité d’accélérer le processus concernant ce dossier. »
En octobre 2021, la Türkiye a demandé à acheter 40 chasseurs F-16 de Lockheed Martin Corp et 79 kits de modernisation pour ses avions de combat existants, pour 6 milliards de dollars. Le département d’État a officieusement informé le Congrès de cette possible vente.
Toutefois, des membres du Congrès ont promis de faire échouer l’accord en raison de plusieurs exigences, notamment l’approbation par la Türkiye de la demande d’adhésion de la Suède à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan). La Türkiye maintient que les chasseurs F-16 renforceraient non seulement le pays, mais aussi l’Otan.
« Le retrait de Menendez constitue un avantage pour nous, mais la question des F-16 ne concerne pas seulement Menendez », a noté le président Erdogan.
Lundi, Menendez a catégoriquement ignoré les appels de ses collègues démocrates à se retirer du Congrès après sa deuxième inculpation pour corruption la semaine dernière.
« Nous attendons maintenant une réponse claire des États-Unis sur cette question. Nous espérons que nous obtiendrons le résultat positif que nous attendons dans les meilleurs délais », a ajouté Erdogan.
Il a également réaffirmé que la candidature de la Suède à l’Otan et l’achat par la Türkiye de chasseurs F-16 aux États-Unis ne sont pas liés, soulignant que cette question est laissée à l’appréciation du Parlement turc.
« S’ils tiennent leur promesse, notre Parlement le fera également. Il agira en conséquence », a-t-il dit.