AA / Istanbul / Seda Sevencan
La Türkiye a exprimé, lundi, sa vive désapprobation quant à l’attribution récente du prix Vaclav Havel pour les droits de l’homme à une personne ayant fait l’objet d’une condamnation définitive de la part de la justice turque.
« Il est inacceptable que le prix Vaclav Havel pour les droits de l’homme ait été décerné à une personne au sujet de laquelle la justice turque a rendu une décision définitive », a réagi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le fait que le prix soit décerné sous les auspices de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), qui devrait mener ses activités dans le respect des principes de la démocratie, des droits de l’homme et de l’État de droit, témoigne du mépris total de l’acquis du Conseil de l’Europe en matière de droits de l’homme et des efforts conjoints déployés depuis de nombreuses années dans la poursuite de ces idéaux, peut-on lire dans le communiqué.
Le ministère a soutenu que l’attribution de ce prix à une personne ayant fait l’objet d’une condamnation définitive s’inscrivait dans le prolongement des tentatives de politisation du droit.
« Les organisations internationales qui sont censées protéger les valeurs communes ne devraient pas être utilisées comme des instruments pour tenter de créer un agenda politique », peut-on lire.
En outre, le ministère maintient que cette décision ne démontre pas seulement un manque de respect pour un verdict judiciaire, mais qu’elle porte également gravement atteinte à la réputation et à la crédibilité de l’APCE.
Osman Kavala s’est vu décerner le Prix Vaclav Havel des droits de l’homme 2023 par l’APCE, qui est basée à Strasbourg, en France, bien qu’il ait été condamné à une peine d’emprisonnement à vie dans l’affaire du parc Gezi.