Si l’on peut supposer naturelle, une convergence entre les extrêmes droite française et israélienne, celle-ci connaît tout de même un tournant décisif depuis une décennie.
D’Eric Zemmour à Marine Le Pen, en passant par Damien Rieu, plusieurs acteurs d’extrême droite distillent une propagande sans relâche en faveur d’Israël.
Un ancien tweet du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui s’est transformé, le moins qu’on puisse dire, presque en figure d’extrême droite aujourd’hui, refait surface sur la toile ces derniers temps.
Gérald Darmanin qui multiplie les politiques islamophobes sous couvert de lutte contre l’ « islamisme » et se place en première ligne pour interdire toutes manifestations pro-palestiniennes en France, plaidait, il fut un temps, pour un “gaullisme protégeant les populations palestiniennes”.
Or, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et depuis, les timides prétentions gaullistes ont été sacrifiées sur l’autel d’une islamophobie clientéliste.
Aujourd’hui, c’est le même Gérald Darmanin qui accuse la star française du football, Karim Benzema, d’être en “lien notoire” avec ces “islamistes” et “jihadistes” de Frères musulmans, après que ce dernier eut exprimé son émotion à propos des victimes des bombardements israéliens à Gaza.
Le phénomène Zemmour
Il est indéniable qu’Eric Zemmour a fortement contribué au rapprochement entre la droite française et les discours pro-israéliens. Si l’on devait remonter à l’une des origines pas très lointaines de cette affinité très particulière, l’on peut sans doute citer une déclaration du polémiste en 2016, qui avait secoué la scène médiatique française à l’époque.
Sur les ondes de RTL, Eric Zemmour faisait un rapprochement dangereux entre le conflit israélo-palestinien et la situation des banlieues en France, et suggérait à l’armée française, ni plus ni moins, de mener une opération militaire pour “reconquérir les banlieues” comme Israël faisait sur les territoires palestiniens.
Ce parallèle avait immédiatement retenti et éveillé les appétits islamophobes au sein de l’extrême droite, qui s’est délectée à l’idée de coincer les habitants de banlieues comme des Palestiniens à Gaza, sous prétexte de lutter contre “l’islamisme”.
Depuis, les discours alliant islamophobie et sionisme, se sont répandus aussi bien au sein de la droite que de l’extrême droite.
Ainsi, avec le regain de tensions entre la Palestine et Israël, la présidente du Rassemblement National, Marine Le Pen, ne manque pas de sauter sur l’occasion pour instrumentaliser la situation à Gaza et faire un amalgame entre “antisémitisme”, “islamisme” et “migrants”.
Dans le même registre, Damien Rieu, membre de Reconquête, parti d’Eric Zemmour, ne tarit pas de posts pour convaincre son audience que la France et Israël ont “le même ennemi”.
“Même ennemi, même combat”, ainsi, “le parallèle entre les banlieues françaises et Gaza” est vite établi.
Cette union sacrée entre les extrêmes est autant révélatrice de la nature de la politique israélienne contre les Palestiniens que de l’atmosphère délétère qui plane sur la France où l’islamophobie croissante ne laisse présager qu’un avenir inquiétant pour les musulmans.