AA / Ankara-Doha / Mehmet Sah Yilmaz
Le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré que les attaques israéliennes contre les civils à Gaza constituent « un crime contre l’humanité ».
Fidan s’est exprimé, mercredi, lors de la conférence de presse conjointe organisée après sa rencontre avec le Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar, Sheikh Mohammed bin Abdurrahman Al Sani, à Doha.
Le Chef de la diplomatie turque a déclaré que ce qui se passe à Gaza depuis le 7 octobre heurte la conscience de l’humanité tout entière.
« Le fait de prendre pour cible nos frères et sœurs palestiniens dans les écoles, les hôpitaux et les mosquées, sans même tenir compte des enfants, des malades et des personnes âgées, est un crime contre l’humanité. Toute personne dotée d’une conscience doit mettre un terme à cette atrocité commise sous les yeux du monde entier », a-t-il fustigé.
Soulignant qu’ils n’acceptent pas les attaques qui visent des civils innocents à Gaza et se transforment en punition collective, Fidan a déclaré : « Nous n’accepterons pas l’expulsion de civils innocents de Gaza.
« Nous n’accepterons pas l’expulsion des Palestiniens de Gaza de leurs maisons. Il s’agirait non seulement d’une oppression des Palestiniens, mais aussi d’une évolution qui déstabiliserait l’Égypte, la Jordanie et Beyrouth. Israël doit de toute urgence revenir sur cette erreur. Une opération terrestre contre Gaza transformera cette atrocité en un véritable massacre. Il est urgent de prendre des mesures pour mettre fin à la guerre à Gaza et aux attaques contre les civils. Un cessez-le-feu devrait être déclaré immédiatement et un corridor devrait être établi pour l’aide humanitaire », a-t-il défendu.
Fidan a souligné que la destruction et la mort à Gaza sont plus importantes que lors des sièges précédents.
« Cette fois-ci en particulier, les coupures d’électricité et d’eau et le fait d’empêcher les fournitures humanitaires de base d’entrer à Gaza ont conduit à une catastrophe humanitaire plus importante et cette catastrophe se poursuit. Le principal problème est qu’à mesure que la mort et la destruction augmentent, la réaction sera plus forte dans la région, et il n’est pas possible de prédire les conséquences de cette réaction, mais nous savons qu’il existe une solution et un plan pacifiques que nous présenterons comme une alternative. Si nous l’acceptons, il est possible de s’éloigner de ces risques pour le moment, mais sinon, nous tombons dans un scénario de risque de plus en plus grand », a par ailleurs estimé le ministre turc.
Israël a lancé une campagne de bombardements incessante sur Gaza à la suite d’une attaque surprise du groupe palestinien Hamas le 7 octobre, plaçant les habitants de l’enclave en état de siège total, avec un blocus sur la nourriture, le carburant et les fournitures médicales.
Ces derniers jours, l’aide a commencé à arriver au compte-gouttes, mais à un niveau bien inférieur aux besoins de l’enclave déshéritée.