L’armée israélienne a tué au moins 51 Palestiniens et en a blessé des dizaines d’autres lors d’une frappe aérienne sur le camp de réfugiés d’Al Maghazi, dans le centre de Gaza, selon l’agence palestinienne WAFA.
Le porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, Ashraf al-Qidra, a déclaré qu’un grand nombre de personnes avaient été tuées, sans donner de chiffre exact, ajoutant que des dizaines de personnes gravement blessées gisaient sur le sol du service des urgences d’un hôpital.
Mohammed Alaloul, 37 ans, un journaliste de l’agence Anadolu a indiqué que sa maison s’était partiellement effondrée lorsqu’une frappe aérienne avait touché l’habitation de ses voisins dans le camp de Maghazi, faisant de nombreuses victimes, dont deux de ses enfants. Il a affirmé à l’AFP que son fils de 13 ans, Ahmed, et son fils de 4 ans, Qais, avaient été tués dans le bombardement, ainsi que son frère. Sa femme, sa mère et deux autres enfants ont été blessés.
« Rattachez-moi mes jambes »
Depuis le début du conflit, il y a près d’un mois, 9.488 personnes, essentiellement des civils dont 3.900 enfants, ont été tuées par les frappes israéliennes dans l’enclave palestinienne de 362 km2, selon un dernier bilan samedi du gouvernement du Hamas.
Samedi, l’un des bombardements israéliens a touché une école de l’ONU où s’abritaient des déplacés dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord, faisant 15 morts.
« Les bombes tombaient sur nous, les gens étaient coupés en morceaux, ils sont tous morts ou blessés, nous voulons une trêve, s’il vous plaît, nous sommes épuisés », a imploré Sajda Maarouf, réfugiée dans une école.
A l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de Gaza, « rattachez moi mes jambes », hurle Layan al-Baz, 13 ans, à chaque fois que la douleur la réveille sur son lit d’hôpital, saisie par l’effroi après avoir été amputée. Selon sa mère, Lamia al-Baz, 47 ans, l’enfant a été blessée la semaine dernière dans un bombardement sur le quartier al-Qarara, dans lequel elle a aussi perdu deux filles et deux petits-enfants.
Appuyés par des bombardements et des tirs d’artillerie, les soldats israéliens ont intensifié leurs opérations au sol dans le nord de Gaza. Le Hamas a affirmé avoir ciblé un convoi militaire israélien avec des obus et infligé des « pertes à l’ennemi ».
Au moins 29 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’opération terrestre à Gaza le 27 octobre, d’après l’armée, et le ministre de la Défense Yoav Gallant a fait état de « combats difficiles », jurant de « trouver » et « d’éliminer » Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza.
En quatre semaines, les bombardements israéliens ont provoqué d’immenses destructions à Gaza -déjà soumise à un blocus israélien depuis 2007- et entraîné selon l’ONU le déplacement de 1,5 million de personnes, qui survivent dans des conditions très précaires.
Selon le décompte de l’ONU samedi, seuls 450 camions d’aide humanitaire depuis le 21 octobre sont passés par le terminal de Rafah (sud), à la frontière avec l’Egypte.
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, plus de 140 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, selon l’Autorité palestinienne. Des attaques condamnées par l’ONU et l’UE.