AA / Istanbul / Esra Tekin – Emre Basaran
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a appelé vendredi l’Occident à se dissocier des « crimes de guerre » israéliens.
« Le monde occidental devrait prendre ses distances avec les crimes de guerre d’Israël. Tout soutien conditionnel ou inconditionnel à Israël est un chèque en blanc pour l’assassinat de nouveaux Palestiniens », a déclaré Hakan Fidan lors du sommet international de la communication stratégique (Stratcom) à Istanbul.
« L’histoire n’oubliera pas l’intolérance à l’égard du drapeau palestinien dans l’Europe d’aujourd’hui, où les attaques contre le saint Coran sont prétendument acceptées comme une liberté d’expression », a-t-il ajouté.
Selon Hakan Fidan, la paix véritable n’est possible qu’avec la justice, la coopération internationale et la vérité.
– La désinformation sur la bande de Gaza
Hakan Fidan a fait remarquer que la désinformation, qui a ouvert la voie aux interventions en Afghanistan et en Irak et plongé la région dans le chaos, fait aujourd’hui surface à Gaza.
Il existe, selon lui, deux types de désinformation concernant les « crimes de guerre commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie » après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
« La première est l’attitude partiale de nombreux médias occidentaux qui ignorent la tragédie humaine subie par les Palestiniens. L’autre est la désinformation institutionnalisée, qui ne se limite pas aux événements du 7 octobre, selon laquelle Israël tente de convaincre le monde entier en cachant les faits ».
Hakan Fidan a également fait observer que personne ne devrait légitimer « l’assassinat impitoyable de la population de Gaza par Israël » en invoquant le droit à l’autodéfense.
« Nous ne devons pas permettre à Israël de justifier un crime de guerre par un autre. C’est pourquoi nous devons parvenir à une solution permanente par le biais de nouveaux discours et de nouvelles méthodes », a-t-il affirmé.
« Il est largement reconnu que la seule solution viable à la question israélo-palestinienne est un État palestinien indépendant, souverain et géographiquement intégré, avec Jérusalem-Est comme capitale », a-t-il ajouté.
Hakan Fidan a réaffirmé la volonté de la Türkiye d’assumer ses responsabilités et de soutenir la cause des Palestiniens.
– La lutte de la Turquie contre le terrorisme
Le chef de la Diplomatie turque a souligné qu’en raison des progrès technologiques, la rivalité entre les nations a transcendé les méthodes traditionnelles. Selon lui, la montée de la désinformation et des cyberattaques en tant que menaces montre comment des individus peuvent mettre en péril des États dans le cadre de l’ordre international.
Hakan Fidan a également déclaré que la Türkiye prend des mesures contre les menaces hybrides à l’heure actuelle, ajoutant que les menaces hybrides et le terrorisme ont fusionné.
« Les méthodes du passé ne sont plus en mesure de répondre aux besoins de la lutte contre le terrorisme. Dans ce contexte, la Türkiye a redoublé d’efforts », a-t-il dit.
Selon Hakan Fidan, la Türkiye s’est parfois retrouvée seule et a parfois vu ses amis et ses alliés du même côté que les organisations terroristes dans cette affaire.
« Nous avons souligné à plusieurs reprises que le soutien apporté au PKK/YPG sous le couvert de la lutte contre Daech est une erreur », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter: « Nous sommes un pays qui joue systématiquement un rôle de premier plan dans le discours et les politiques sur la gestion des migrations. Malgré cela, nous observons que certains pays occidentaux attendent de nous que nous fassions plus d’efforts pour lutter contre la migration irrégulière.
Hakan Fidan a également rappelé que la volonté d’Ankara d’accueillir des pourparlers de paix entre l’Ukraine et la Russie restait intacte si les conditions étaient remplies.