En Israël, comme le reconnaît du reste l’UNICEF, les mauvais traitements sur les mineurs en détention est systématique. La guerre à Gaza a amplifié ce phénomène bien documenté par les ONG.
Les rapports d’organismes de défense des droits des enfants, ceux de l’UNICEF tout comme les réseaux sociaux grouillent de témoignages d’enfants palestiniens maltraités dans les geôles israéliennes.
Dans ces prisons, il ressort des différents témoignages que les mineurs palestiniens sont mélangés aux adultes dans les mêmes cellules.
Libéré dans le cadre de l’accord d’échanges des otages israéliens contre des prisonniers israéliens, le jeune Muhammad Nazzal délivre un témoignage glaçant sur les conditions de détention des enfants dans les geôles israéliennes.
« Il y a un vieux prisonnier qui, je crois, est mort à la suite des coups qu’il a reçus. Après avoir perdu connaissance, il a été emmené hors de la pièce et depuis nous ne savions plus rien de lui. Un autre codétenu a perdu la mémoire des effets de la torture, » a confié Nazzal à Anadolu.
« Depuis le 7 octobre, précise-t-il, nous vivons dans des conditions de santé très difficiles. Les soldats de l’occupation nous ont brutalement battus jusqu’à en perdre connaissance. La douleur était telle qu’on en pleurait ».
Si contrairement à certains adultes, les enfants sont relativement épargnés des placements en isolement durant des mois, voire des années, ils sont soumis aux sévices corporels. Nazzal est ressorti de prison dans un état physique déplorable : « On a constaté que je souffrais de fracture audoigt et de plusieurs contusions sur d’autres parties du corps. J’ai ressenti le dernier mois passé en prison comme 20 ans de temps ».
L’usage du fouet est systématique contre les enfants palestiniens emprisonnés en Israël. Récemment libéré, Marmash Ossama, 16 ans, originaire de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée et placé en détention administrative il y a cinq mois et régulièrement battu, le confirme.
Avant même de rejoindre la prison, les enfants sont soumis à des traitements particulièrement difficiles. Les soldats font usage d’une rare violence envers eux provoquant souvent toutes sortes de fractures.
Selon les statistiques de l’administration pénitentiaire israélienne, en septembre 2023, 146 mineurs palestiniens étaient détenus pour des raisons de “sécurité “ au 30 (???) 2023.
L’ONG Defence for Children International-Palestine (DCIP) estime pour sa part qu’en moyenne 500 à 700 enfants sont détenus par les forces israéliennes chaque année. Une information reprise par le site d’infos Middle East Eye : “On estime que 500 à 700 enfants palestiniens, certains âgés d’à peine 12 ans, sont jugés chaque année par des tribunaux militaires israéliens. L’accusation la plus courante est le jet de pierres, qui est passible d’une peine de vingt ans de prison”.
Vulnérables, ces mineurs palestiniens détenus en Israël sont en proie à de mauvais traitements physique, émotionnel et sexuel, d’après une étude de Save the children.
En 1991, Israël a ratifié la Convention Internationale des droits de l’enfant. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre systématiquement les mineurs devant les tribunaux militaires, qui leur arrachent souvent des aveux sous la contrainte.