Les négociations semblaient dans l’impasse, une réunion annulée, un protocole d’accord non signé par la grande distribution et l’Etat et un coup de théâtre à l’arrivée. La Préfecture annonce un accord. “Ce protocole d’accord permet aux hypermarchés de procéder à une réduction de 20% en moyenne des prix de vente pratiqués sur une liste de 54 familles de produits correspondant aux produits alimentaires les plus consommés Martinique », a écrit, mercredi soir, dans un communiqué, le préfet de l’île.
La réduction des prix passe par la suppression de deux taxes, la TVA et l‘octroi de mer, une taxe qui finance les collectivités locales et concerne 6 à 7 000 produits alimentaires.
Mais cet accord ne marque pas forcément une sortie de crise. Il a été signé et concocté entre l’Etat, les collectivités, les transporteurs et la grande distribution mais le collectif RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens) l’a refusé.
Pourtant les négociations qui ont eu lieu pendant trois semaines incluaient le mouvement contre la vie chère et pour jouer la transparence, elles étaient retransmises en direct. Le Collectif demandait au départ un alignement des prix sur la métropole, et après discussion, il avait accepté 15 à 20% de baisse au lieu de 40% mais le point de discorde, c’est la liste des produits concernés.
Un accord refusé par le mouvement populaire
La grande distribution avance que la liste a été faite à partir d’un sondage aux caisses des supermarchés pour établir ce que les Martiniquais consommaient le plus. Le RPPRAC répond que la liste est biaisée, puisqu’il s’agit d’une étude de la consommation en période de crise quand on se tourne vers des produits bas de gamme qu’on peut se permettre d’acheter.
Le collectif souhaitait un accord sur “tout l’alimentaire”, les produits frais et les produits bio inclus. Mardi soir, lors d’une conférence de presse, ils étaient toujours mobilisés: “Nous devons tenir bon, c’est à la grande distribution de plier”.
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Les tensions pourraient donc perdurer. Le président du RPPRAC, Rodrigue Petitot a demandé que le ministre de l’Outre-mer, François-Noël Buffet se déplace en Martinique, sinon, « personne ne pourra circuler”. Le collectif appelle à poursuivre le mouvement.
Depuis début septembre, la contestation populaire s’est transformée en colère et des manifestations, on est passé à des barrages puis aux émeutes urbaines. Le couvre-feu est maintenu jusqu’au 21 octobre prochain.
Selon une étude de l’INSEE de 2022, les prix en Martinique sont 40% plus chers qu’en métropole.