L’Afrique: un marché attrayant pour les exportations turques

L’Afrique: un marché attrayant pour les exportations turques

AA/Istanbul

Utku Bengisu, président du Forum mondial des industries de coopération (WCI), a souligné l’importance de la diversification des exportations turques.

« L’Afrique ne se limite plus seulement à elle-même, mais même si c’était le cas, avec une population de 1,4 milliard de personnes, 54 pays et un PIB de 3,25 trillions de dollars, ainsi qu’environ un trillion de dollars d’importations annuelles, elle constitue un marché très attractif pour la Türkiye », a-t-il expliqué.

Le marché africain sera au centre des discussions lors du 11ème Forum WCI qui se tiendra à Istanbul les 16 et 17 octobre. Avant cet événement, qui s’annonce avec une forte participation, le président du forum, Utku Bengisu, a répondu aux questions d’Anadolu.

L’objectif de l’événement est d’accroître l’intérêt des entreprises productrices, des PME et des exportateurs turcs pour le marché africain, qui est un marché nouveau et plus stratégique.

Rappelant que l’Union Européenne (UE) et le Moyen-Orient sont les principaux marchés de la Türkiye, Bengisu a souligné le besoin, pour la Türkiye, de diversifier ses marchés dans le domaine des exportations.

« En Afrique, près de 1,5 milliard de personnes vivent aujourd’hui, et l’on parle d’une économie d’environ 3,25 trillions de dollars. D’ici 2050, la population actuelle de 1,4 milliard pourrait atteindre 2,8 milliards. Le monde devient de plus en plus « africanisé ». Cela s’accompagne également d’une problématique migratoire, avec de plus en plus d’Africains vivant dans d’autres régions.

Autrefois, l’Afrique se limitait à cinq régions : Afrique du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest et Afrique centrale. Aujourd’hui, les experts, la Banque mondiale et l’OCDE reconnaissent une sixième région, la diaspora africaine. Rien qu’aux États-Unis, on prévoit que le pouvoir d’achat des Afro-Américains atteindra 1,7 trillion de dollars. Ainsi, l’Afrique ne se limite plus à elle-même. », a-t-il expliqué, tout en rappelant que la Türkiye dispose d’un très grand potentiel.

« L’Afrique est un marché très attractif pour la Türkiye »

Bengisu a assuré que développer une chaîne de relations avec l’Afrique permettra à la Türkiye de s’ouvrir vers d’autres marchés et continents.

« Rien qu’aux États-Unis, plus de 500 000 Africains s’y rendent chaque année pour des raisons commerciales. Cela montre bien qu’il existe un potentiel à explorer. L’Afrique, avec ses 1,4 milliard d’habitants, ses 54 pays, son PIB de 3,25 trillions de dollars et ses importations annuelles d’environ un trillion de dollars, est un marché très attractif pour la Türkiye », a-t-il souligné.

« Aujourd’hui, nous assistons également à une contraction du marché européen. L’économie allemande a connu une récession pendant neuf trimestres consécutifs, et il y a un risque de récession générale. C’est également le cas pour la France. L’Italie, notre cinquième marché d’exportation, commence à vieillir, avec une population en déclin au cours des dix dernières années. De plus, la Roumanie, notre sixième marché d’exportation, a perdu 26 % de sa population au cours de la dernière décennie. Ce ne sont pas des marchés qui peuvent nous porter dans l’avenir. Il est donc nécessaire de diversifier nos marchés », a-t-il expliqué.

« Le potentiel de l’Afrique est évident dans le cadre du forum que nous organisons »

Le président du Forum mondial des industries de coopération a indiqué que le volume commercial de la Türkiye avec l’Afrique s’élève à 35,5 milliards de dollars et qu’il est actuellement à un niveau stagnant.

« J’utilise sciemment le mot stagnant car il y a un potentiel bien plus important. Il existe un déséquilibre bilatéral. D’une part, certains Africains ne souhaitent pas garder leur argent dans leurs banques locales et envoient donc de l’argent depuis des comptes de diaspora, notamment des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France ou de la Belgique, pour faire du commerce avec la Türkiye. Ainsi, bien que nous vendions des marchandises à l’Afrique, certaines transactions sont comptabilisées comme si la Belgique faisait l’exportation. Cela crée un désavantage pour l’Afrique car nous avons du mal à obtenir des chiffres réels. Pourtant, les chiffres mesurables atteignent déjà 35,5 milliards de dollars. Pourrions-nous aller plus loin ? Oui, nous le pouvons. En 2005, lorsque notre président était Premier ministre, il a proclamé une « Année de l’Afrique », marquant ainsi un des points culminants de l’ouverture africaine de la Türkiye », a-t-il précisé.

Il a notamment rappelé que la Türkiye ne possédait à l’époque que 12 ambassades en Afrique, contre 44 aujourd’hui et que le volume commercial n’était que de 5,4 milliards de dollars.

Même si la Türkiye réalise 35,5 milliards de dollars en volume commercial avec l’Afrique, elle reste très loin des pays tels que l’Inde qui aujourd’hui atteint 122 milliards de dollars en volume d’échanges avec le continent africain.

« Cela montre que le marché a un potentiel quatre fois plus grand que là où nous en sommes. Nous sommes bien en deçà de notre potentiel », a indiqué Bengisu.

« De nombreuses opportunités pour les exportateurs turcs en Afrique »

La construction, les infrastructures, l’agriculture, l’alimentation, le textile, la technologie et l’automobile, la transition écologique sont un panel de secteurs qui présentent des opportunités d’investissement pour les exportateurs turcs en Afrique pour le président du Forum WCI.

« Face aux contractions des marchés mondiaux, la Türkiye pourrait surmonter ces difficultés grâce à l’Afrique », a-t-il dit.

Il a conclu en expliquant que l’objectif principal du Forum WCI est de créer des relations commerciales et des réseaux de manière durable entre la Türkiye et l’Afrique, et qu’il prévoit d’accueillir 1500 entreprises africaines lors du forum.

AA Français