Erdogan: « Tant que l’effusion de sang au Moyen-Orient ne prend pas fin, on ne peut parler de justice et de paix »

Erdogan: "Tant que l'effusion de sang au Moyen-Orient ne prend pas fin, on ne peut parler de justice et de paix"

AA / Kazan / Ferdi Türkmen

Le Président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré qu’il n’est « pas possible de parler de justice, de paix ou de développement pour l’avenir, tant que l’effusion de sang au Moyen-Orient ne s’arrête pas. »

Le Chef de l’Etat turc s’est exprimé, jeudi, lors de la « session élargie des BRICS+ », organisée dans le cadre du sommet des BRICS à Kazan, au Tatarstan, dans la Fédération de Russie.

Erdogan a remercié le président russe Vladimir Poutine pour son hospitalité et son invitation et l’a félicité pour son accueil. Erdogan a par ailleurs souhaité beaucoup de succès au Brésil, qui assumera la présidence tournante des BRICS à partir de janvier.

« Je voudrais remercier tous nos amis qui ont exprimé leurs condoléances et leur solidarité après l’attaque terroriste odieuse perpétrée hier à Ankara. Cet attentat ignoble a encore renforcé la détermination et la volonté de la Türkiye d’éliminer le terrorisme », a-t-il d’abord exprimé au début de son discours.

– ILes atrocités commises par Israël

Le Président Erdogan a ensuite affirmé qu’un ordre mondial juste et le développement ne peuvent être possibles qu’avec l’établissement de la paix et de la sécurité à travers les frontières.

« Si l’on ne met pas fin à l’effusion de sang au Moyen-Orient, on ne peut parler de justice, de paix ou de développement pour l’avenir. Le comportement agressif d’Israël, qui met toute la région à feu et à sang, dépasse depuis longtemps toutes les limites, en particulier celles de la loi et de la conscience », a-t-il dénoncé.

Et de poursuivre: « Le peuple palestinien est victime d’un génocide à Gaza. Israël a poussé les atrocités encore plus loin en attaquant le Liban. Au XXIe siècle, ignorer cette tragédie humaine ne peut exonérer personne de sa responsabilité. Sur la base des frontières de 1967, la création d’un État palestinien indépendant, souverain et géographiquement intégré, avec Jérusalem-Est pour capitale, est une condition sine qua non pour une paix durable et juste dans la région. À cette occasion, j’invite les pays qui ne reconnaissent pas la Palestine à prendre des mesures dans ce sens. »

Le président turc en a profité pour lancer un nouvel appel à mettre fin aux livraisons d’armes à Israël.

« Le maintien d’un soutien inconditionnel en armes et en munitions à Israël rend ce pays encore plus téméraire dans ses attaques. Nous avons lancé une initiative à l’ONU pour mettre fin à l’envoi d’armes à Israël. Je compte sur le soutien que vous, mes chers amis, apporterez à cet égard. Je dis : arrêtons ensemble main dans la main les massacres et les déchirures dans notre géographie le plus tôt possible ».

Affirmant que le sommet est confronté à de sérieux défis dans tous les domaines, de l’économie à la sécurité, de l’injustice mondiale au changement climatique, Erdogan a déclaré que le thème du sommet, « renforcer le multilatéralisme pour un développement mondial équitable et la sécurité », est donc tout à fait approprié.

Selon le dirigeant turc, les mécanismes politiques et financiers, issus de l’après Seconde Guerre mondiale, ne peuvent pas répondre aux attentes dans les conditions actuelles où les vulnérabilités socio-économiques se sont accrues et où l’équilibre des pouvoirs a changé.

« En tant que Türkiye, dans un tel environnement, nous agissons avec la devise ‘un monde plus juste est possible’. Nous attachons de l’importance à nous réunir avec nos amis sur des plateformes multilatérales et à trouver des solutions aux problèmes communs qui nous concernent tous avec bon sens. Nous pensons que les BRICS apportent une contribution unique au développement du commerce mondial, à la croissance économique et aux objectifs de développement durable, ainsi qu’à la construction d’un ordre mondial plus équitable », a-t-il dit.

Et d’ajouter en conclusion: « La Türkiye est un membre fondateur de nombreuses organisations internationales, du Conseil de l’Europe à l’Organisation des États turcs, et d’organisations régionales telles que les Huit pays en développement (D8), l’Organisation de coopération économique et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire. Nous sommes également des membres actifs du G20 et du MIKTA. Nos partenariats avec l’Union africaine et l’ANASE ainsi que nos mécanismes de coopération avec la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes se développent jour après jour. En tant que Türkiye, nous sommes déterminés à faire progresser notre dialogue avec la famille des BRICS, avec laquelle nous avons développé des relations étroites sur la base du respect mutuel et du gagnant-gagnant ».

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