Cette décision a provoqué des remous au sein du conseil éditorial du journal.
Le propriétaire du LA Times, Patrick Soon-Shiong, a affirmé que le problème résidait dans la direction de la section d’opinion du journal qui aurait refusé de répondre à sa demande de rédiger une analyse comparative des candidats.
Selon lui, les membres du conseil ont choisi de « rester silencieux », une affirmation rejetée par plusieurs employés passés et présents du journal.
Le 11 octobre, Mariel Garza, rédactrice en chef du LA Times, a décidé de démissionner, évoquant un « silence complice » face à la décision de ne pas soutenir Kamala Harris, ce qui a été interprété comme un gage donné à Donald Trump.
Dans sa lettre de démission, elle a exprimé ses préoccupations face à cette indécision, arguant que le journal apparaissait « lâche et hypocrite ».
“Génocide : ligne à ne pas franchir”
La situation a pris une nouvelle tournure avec les déclarations de Nika Soon-Shiong, la fille de Patrick, qui a affirmé que sa famille avait décidé à l’unanimité de ne pas permettre au journal de recommander tel ou tel candidat en raison de préoccupations liées au soutien américain à Israël pendant la guerre à Gaza.
Nika Soon-Shiong s’est ensuite exprimée sur son compte X, où elle arbore un drapeau palestinien, pour clarifier sa position, soulignant que pour elle, « le génocide est la ligne à ne pas franchir ».
Elle a évoqué la responsabilité éthique de leur position en tant que “citoyens d’un pays finançant ouvertement le génocide” et partagé les expériences de sa famille en Afrique du Sud pendant l’apartheid, les assimilant à la situation actuelle à Gaza.
« Ce n’est pas un vote pour Donald Trump”, s’est-elle indignée, c’est un refus de soutenir un candidat qui supervise une guerre contre les enfants », une remarque qui fait référence à l’actuelle vice-présidente et candidate démocrate à la présidence, Kamala Harris.
Nika Soon-Shiong a conclu avec une citation de Nelson Mandela sur la Palestine :
“La tentation est grande de parler à demi-mots des droits du peuple palestinien.
Ayant conquis notre propre liberté, nous risquons de céder au piège de nous laver les mains des difficultés que d’autres affrontent.Et pourtant, renoncer à les défendre nous rendrait moins qu’humains.”
La famille Soon-Shiong, originaire d’Afrique du Sud d’une famille chinoise ayant fui l’occupation japonaise, est particulièrement sensible aux implications morales entourant l’apartheid israélien.
En outre, un autre indice des sensibilités de Patrick Soon-Shiong, s’est révélé quand le rédacteur en chef du journal, Kevin Merida, a démissionné brusquement, en janvier de cette année, peu après avoir tenté de sanctionner des journalistes qui avaient signé une lettre condamnant le génocide à Gaza par Israël.
Cette démission avait ainsi mis en évidence les tensions internes au sein du journal, suite à ses tentatives de sanctionner des journalistes ayant dénoncé le génocide.
L’absence de soutien du Los Angeles Times est particulièrement douloureuse pour Harris, car il s’agit du principal journal de Californie, son État d’origine.
D’autres journaux tels que le Washington Post et le USA Today, qui soutiennent habituellement les candidats démocrates, avaient également affirmé ne pas apporter leur soutien à aucun des candidats pour les prochaines présidentielles.
Ces décisions pourraient être motivées par des préoccupations politiques et une volonté de plaire à Donald Trump, qui pourrait faire son retour sur la scène politique.