Le directeur de la CIA, Williams Burns, est attendu aujourd’hui dans la capitale égyptienne, le Caire, pour une nouvelle série de négociations visant à garantir un cessez-le-feu à Gaza, selon la presse égyptienne.
La visite de Burns intervient quelques jours après avoir rencontré le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani et des responsables de la sécurité israéliens et égyptiens dans la capitale du Qatar, Doha.
En même temps, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a annoncé que le Caire avait proposé une trêve limitée de deux jours pour échanger quatre captifs israéliens détenus par le Hamas contre des prisonniers palestiniens.
Par ailleurs, les conseillers du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, Amos Hochstein et Brett McGurk, sont également attendus en Israël, aujourd’hui, pour des négociations sur un accord de trêve entre Israël et le Liban.
Pression sur le nord de Gaza
Sur le terrain, l’armée israélienne accentue sa pression sur le nord de Gaza. Elle a encore ciblé, mercredi, la localité palestinienne Beit Lahia, tuant six personnes et faisant de nombreux blessés, après des tirs d’un drone sur un marché de cette ville du nord de la bande de Gaza.
La veille, l’armée israélienne avait tué plus de 100 Palestiniens lors d’une frappe israélienne sur un immeuble résidentiel à Beit Lahia, mardi.
Selon les dernières statistiques, le nombre de morts dans la bande de Gaza est passé à 43 163 personnes, pour la plupart des enfants et des femmes, depuis le début de l’agression israélienne, suite au 7 octobre, et le nombre de blessés est passé à 101 510, alors que des milliers de victimes sont toujours sous les décombres.
Les États-Unis ont fait part, mercredi, de leur frustration en l’absence de réponses d’Israël à leurs préoccupations s’agissant de frappes dans la bande de Gaza, notamment à Beit Lahia.
« Nous n’avons pas encore d’explication. Ils nous ont dit ce qu’ils avaient dit publiquement, à savoir qu’ils enquêtaient sur la question, et nous les avons pressés de nous donner une réponse », a déclaré à la presse le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, en ajoutant : « Ils ne font pas assez pour nous donner les réponses que nous avons demandées. »
Pour sa part, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé, mercredi même, que l’armée devait continuer d’exercer une « pression militaire » sur le Hamas dans la bande de Gaza pour assurer le retour des otages détenus dans le territoire palestinien.
« Vous devez exercer une pression militaire », a-t-il dit lors d’une visite aux troupes à Rafah, dans le sud de Gaza. « La question centrale ici est de continuer à exercer autant de pression (militaire) que possible sur le Hamas, afin de créer les conditions nécessaires pour assurer le retour des otages », a-t-il ajouté, selon un communiqué du ministère.
Aide humanitaire en baisse
Sur le volet humanitaire, l’aide entrant à Gaza est à son plus bas niveau depuis des mois, a alerté, de son côté, l’Organisation des Nations unies, mercredi, citant ses agences humanitaires.
« L’aide humanitaire entrant dans l’enclave palestinienne est à son niveau le plus bas depuis des mois », peut-on lire dans un article rendu public sur le site de l’ONU .
Au cours du mois d’octobre, « 5 000 tonnes de nourriture ont été livrées à Gaza, ce qui ne représente que 20% de l’aide alimentaire de base pour les 1,1 million d’êtres humains qui dépendent de l’aide vitale », a averti le Programme alimentaire mondial (PAM).
Toutefois, « environ 100 000 tonnes de denrées alimentaires, soit l’équivalent de plus de deux mois de rations alimentaires pour l’ensemble de la population, attendent toujours d’entrer à l’extérieur de la bande de Gaza et doivent être acheminées d’urgence pour éviter une nouvelle diminution de la distribution alimentaire », indique, pour sa part, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
« La population n’a plus aucun moyen de faire face à la situation, les systèmes alimentaires se sont effondrés et le risque de famine persiste, ce qui nécessite une reprise immédiate et à grande échelle de l’approvisionnement humanitaire dans la bande de Gaza », ont alerté les agences des Nations unies.
Si la situation actuelle persiste, poursuit l’ONU, « d’ici novembre, plus de 90% de la population de Gaza serait confrontée à une grave insécurité alimentaire » .
Francesca Albanese, rapporteure spéciale sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 a dénoncé les « développements horribles » à Gaza, « un désert de décombres, d’ordures et de restes humains ».
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