Le ministère israélien des Affaires étrangères a officiellement notifié lundi à l’ONU la résiliation de son accord avec l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, suite à l’adoption d’une loi en ce sens par le parlement la semaine dernière.
Le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Yaakov Blitstein, a annoncé l’annulation de l’accord de 1967, le fondement juridique des relations entre Israël et l’agence.
Le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a justifié cette décision par “la participation des employés de l’Unrwa à l’incursion du Hamas” dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, ajoutant que l’Unrwa dont “de nombreux membres sont des militants du Hamas, fait partie du problème à Gaza et non de la solution. »
Cette rupture, précisent les autorités israéliennes, “sera mise en œuvre progressivement sur une période de transition de trois mois, au terme de laquelle tout contact entre les entités israéliennes et l’UNRWA sera interdit”.
Le directeur de l’agence, Philippe Lazzarini, a qualifié cette mesure de « punition collective qui devrait inquiéter le monde entier. »
La « profonde inquiétude » du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité de l’ONU, avait déjà exprimé sa « profonde inquiétude » après l’adoption par la Knesset d’une loi interdisant les activités en Israël de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Il a à ce titre appelé mercredi Israël à « respecter ses obligations internationales » et le « mandat » de l’Unrwa irremplaçable à Gaza.
Dans une déclaration publiée mercredi, tous les membres du Conseil soulignent « le rôle vital » de l’Unrwa qui « reste la colonne vertébrale de toute la réponse humanitaire à Gaza » et affirment qu' »aucune autre organisation ne peut remplacer ou se substituer à l’Unrwa » pour l’aide aux civils qui ont besoin d’une aide humanitaire « urgente ».
Mardi dernier, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait envoyé une lettre au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour demander le maintien de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
« Israël ne peut pas invoquer les dispositions de sa loi nationale », y compris la loi votée pour interdire l’Unrwa, « comme justification pour son échec à remplir ses obligations en vertu du droit international », écrit Antonio Guterres, qui s’engage à informer l’Assemblée générale de l’ONU pour qu’elle puisse prendre « les actions appropriées », évoquant notamment une éventualité de recours à la Cour internationale de Justice.