Une série de frappes israéliennes ont visé mardi la banlieue sud de Beyrouth, peu après des appels à évacuer quatre quartiers, selon un média officiel libanais.
Sur plusieurs images diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir d’épaisses colonnes de fumée grise s’élever des quartiers visés, qui jouxtent Beyrouth, alors que les explosions résonnaient dans la capitale.
Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), dix violentes frappes ont été menées par l’aviation israélienne sur la banlieue sud.
Dans les quartiers quasiment désertés par les habitants, des tirs nourris avaient été entendus auparavant.
Depuis fin septembre, l’aviation israélienne pilonne régulièrement la banlieue sud, où habitaient entre 600.000 et 800.000 personnes, selon les estimations.
Les dernières frappes sur la banlieue remontent à la nuit de vendredi à samedi.
Mardi, d’autres raids ont aussi visé, selon l’ANI, la grande ville de Nabatiyé, dans le sud du pays, dont le marché historique a déjà été détruit et le maire tué.
Des frappes ont également ciblé la région de Hermel dans la plaine orientale de la Békaa, frontalière de la Syrie, où le Hezbollah est implanté, d’après l’agence.
Lundi, le ministère de la Santé libanais avait par ailleurs indiqué qu’une frappe israélienne dans la région du Akkar avait tué au moins huit personnes, dans l’une des attaques les plus éloignées de la frontière libano-israélienne depuis le début de l’offensive israélienne au Liban.
« La frappe de l’ennemi israélien sur Ain Yaacoub, dans la région du Akkar, a tué huit personnes et en a blessé 14 autres, selon un bilan préliminaire », a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.
Plus tôt, les médias libanais avaient fait état d’une frappe israélienne sur une maison à Ain Yaacoub, un village situé loin des bastions du Hezbollah.
L’armée israélienne a déclenché le 23 septembre une campagne de frappes massives au Liban. Plus de 3.240 personnes ont été tuées selon les autorités libanaises.
Cessez-le-feu
Lundi, le ministre israélien des Affaires étrangères a évoqué « certains progrès » en vue d’un cessez-le-feu au Liban, une perspective que son collègue à la Défense a exclue, un peu plus tard.
« Il y a certains progrès », a déclaré Gideon Saar, interrogé sur les perspectives d’une telle trêve. « Nous travaillons sur le sujet avec les Américains », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
Il a toutefois conditionné un cessez-le-feu à la satisfaction des exigences israéliennes, à savoir que le « Hezbollah ne (puisse) plus s’armer » et que le mouvement soit repoussé à bonne distance de la frontière israélo-libanaise.
Toutefois, le ministre de la Défense, Israël Katz, a, quelques heures plus tard, exclu une trêve jusqu’à « la capitulation » du Hezbollah.
« Il n’y aura aucun cessez-le-feu et il n’y aura aucune pause dans les frappes contre le Hezbollah », a-t-il dit en s’adressant à la presse, pour la première fois depuis sa prise de fonctions, devant l’état-major de l’armée israélienne.
Mais s’il existe une proposition d’accord de cessez-le-feu « signifiant la capitulation du Hezbollah (et) répondant à toutes nos conditions (…), nous l’envisagerons certainement très sérieusement », a-t-il ajouté.
Depuis le début des affrontements entre le Liban et l’armée israélienne il y a plus d’un an, des dizaines de milliers d’habitants, au Liban comme en Israël, ont été contraints de quitter leur logement.
Plusieurs tentatives de médiation entre Israël et le Liban ont eu lieu, notamment via les Etats-Unis et la France, mais aucune n’a débouché.