AA/Téhéran/Murat Başoğlu
La monnaie iranienne a enregistré, dimanche, son plus bas niveau face au dollar, atteignant pour la première fois 600 000 rials pour un dollar, alors que les répercussions des manifestations antigouvernementales et l’échec de l’accord nucléaire signé en 2015 continuent d’affecter l’économie du pays.
Les Iraniens ont fait la queue devant les bureaux de change ces derniers jours, dans l’espoir d’acheter des dollars, une monnaie de plus en plus rare.
De nombreux Iraniens ont eu recours à l’échange de leurs devises locales et à l’achat de dollars après avoir constaté que leurs économies commençaient à s’évaporer avec la détérioration de la monnaie locale.
L’inflation a atteint 53,4% en janvier, contre 41,4% deux ans plus tôt, selon le Centre iranien des statistiques.
Révoltés contre cette situation économique, les Iraniens ont été contraint à se concentrer sur la sécurisation de leurs moyens de subsistance plutôt que de s’engager dans une activité politique risquée.
Il convient de noter que la monnaie iranienne s’échangeait à 32 000 rials contre un dollar lorsque Téhéran a signé l’accord nucléaire avec les puissances mondiales en 2015.
L’accord s’est effondré lorsque les États-Unis, sous l’administration de l’ancien président Donald Trump, se sont retirés de l’accord en 2018, réimposant de nouvelles sanctions à l’Iran.
L’Iran a répondu en augmentant l’enrichissement d’uranium, assez pour développer plusieurs armes atomiques s’il le souhaite, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique de l’ONU.
L’accord de 2015 prévoit un assouplissement des sanctions contre l’Iran. En échange, Téhéran doit limiter son programme nucléaire, l’objectif de l’accord étant d’empêcher l’Iran de développer secrètement une bombe nucléaire, alors que Téhéran a toujours nié avoir tenté de se doter de l’arme nucléaire.