Le président démocrate a l’intention de dévoiler les dernières mesures de lutte contre les violences armées lors d’un discours prononcé à Monterey Park, en Californie, selon la Maison-Blanche.
En janvier, un homme armé a pris d’assaut une salle de danse dans cette commune proche de Los Angeles et a abattu 20 personnes, en tuant 11, à l’occasion d’une célébration du Nouvel An lunaire.
La rhétorique de Joe Biden sur les armes à feu n’a fait que se renforcer au fil de son mandat – il appelle régulièrement à l’interdiction des armes dites d’assaut dans ses discours – et les démocrates n’ont pas mis en avant une plateforme anti-armes aussi virulente, même sous l’administration du président Obama, alors que Joe Biden en était le vice-président.
Une nouvelle salve de mesures
M Biden demandera à son cabinet de lui préparer un plan visant à mieux structurer le gouvernement afin de soutenir les communautés victimes de la violence armée, a déclaré à AP un haut responsable de la Maison-Blanche qui a présenté le décret en avant-première.
Ce plan exigera de la part du ministre de la Justice M. Merrick Garland le renforcement des règles applicables aux vendeurs d’armes titulaires d’une licence fédérale, afin qu’ils sachent qu’ils sont tenus de vérifier les antécédents de leurs clients.
Le président américain appellera également à une meilleure communication concernant les données balistiques qui émanent des services de police fédéraux en vue de la création d’un centre d’échange d’informations permettant aux services de police fédéraux, étatiques et locaux d’établir des correspondances entre les douilles et les armes à feu.
Il reste à savoir que les services de police locaux et étatiques ne sont pas dans l’obligation de communiquer les données balistiques, et nombre d’entre eux ne le font pas, ce qui nuit à l’efficacité du centre d’échange.
Le président va en outre demander à la Commission fédérale du commerce la publication d’un rapport public analysant la manière dont les fabricants d’armes commercialisent leurs produits aux mineurs et utilisent des images militaires pour vendre leurs produits au grand public.
Le projet de loi adopté l’année dernière, connu sous le nom de Safer Communities Act, est considéré par les défenseurs du contrôle des armes à feu comme un bon début, mais qui n’est pas assez ambitieux.
Après la signature de la loi, il y a eu 11 autres fusillades de masse, selon une base de données des fusillades de masse depuis 2006, gérée par l’Associated Press, USA Today et l’Université de Northeastern. Ces tueries n’incluent pas celles dans lesquelles moins de quatre personnes ont été tuées – et la violence armée est également en hausse dans tout le pays.
« Le décret que le président Biden annoncera et un coup de maître pour la sécurité publique », a déclaré John Feinblatt, président d’Everytown for Gun Safety.
« C’est le dernier exemple en date du leadership du président Biden en matière de sécurité des armes à feu, et nous sommes fiers de nous tenir à ses côtés alors qu’il prend des mesures énergiques pour aider à combler la lacune des vendeurs d’armes, ce qui permettra d’élargir considérablement les vérifications des antécédents lors de la vente d’armes à feu, de garder les armes hors des mains de personnes dangereuses et de sauver des vies ».
Le gouvernement sera aussi appelé à veiller à ce que les services chargés de l’application de la loi comprennent les avantages du nouveau décret, notamment en ce qui concerne les drapeaux rouges. Connues aussi sous le nom d’ordonnances de protection contre les risques extrêmes, ces dernières visent à retirer temporairement les armes à feu aux personnes ayant un comportement potentiellement violent et à les empêcher de se faire du mal ou de faire du mal à d’autres personnes.
Le mois dernier, le ministère de la Justice a débloqué plus de 200 millions de dollars pour aider les États et le district de Columbia à gérer les lois « drapeau rouge » et d’autres programmes d’intervention en cas de crise.