Samedi, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé avoir eu l’accord de Minsk pour déployer des armes nucléaires « tactiques » en Biélorussie, un pays enclavé situé aux portes de l’UE et dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, son allié le plus proche.
Cette annonce a été accueillie par des critiques sévères de la part des Occidentaux, l’OTAN ayant dénoncé une « rhétorique dangereuse et irresponsable » de la Russie, alors que l’Union européenne a menacé Minsk de nouvelles sanctions si ce déploiement était réalisé.
L’OTAN a réagi en affirmant surveiller de près la situation, mais s’est montrée rassurante en déclarant qu’aucun changement dans le dispositif nucléaire russe ne justifiait d’ajustement de leur propre dispositif.
Pour sa part, Joe Biden a estimé que l’annonce par son homologue russe Poutine d’un déploiement d’armes nucléaires « tactiques » en Biélorussie était « dangereuse ». « Ce sont des paroles dangereuses et c’est préoccupant », a jugé le président américain à la Maison Blanche auprès de journalistes.
Qu’est-ce qu’une arme nucléaire tactique ?
Les armes nucléaires tactiques se distinguent des armes nucléaires stratégiques par leur puissance réduite : entre 1 kilotonne et 50 kilotonnes pour les premières, contre 100 kilotonnes à plus d’une mégatonne pour les secondes.
Conçues pour détruire des cibles militaires spécifiques au champ de bataille, ces armes peuvent prendre différentes formes telles que des bombes, des obus ou des missiles.
Le chef de l’AIEA attendu à Zaporijjia
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi est attendu mercredi à la centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine, occupée par les forces russes et dont la communauté internationale craint pour la sécurité.
Il s’agit de la deuxième visite de M. Grossi à Zaporijjia, la plus grande centrale nucléaire d’Europe, depuis le début du conflit en février 2022.
Le 22 mars, M. Grossi avait averti que la centrale se trouvait dans un « état précaire ».
Selon l’AIEA, la « dernière ligne électrique de secours », endommagée depuis le 1er mars, reste « déconnectée et en réparation ». Or, elle permet en dernier recours d’assurer la sûreté et la sécurité nucléaires à Zaporojjia, en refroidissant notamment ses réacteurs.
L’AIEA dispose d’une équipe d’experts à l’intérieur de la centrale depuis septembre 2022. M. Grossi mène depuis plusieurs mois des consultations avec Kiev et Moscou pour mettre en place une zone de protection autour du site, cible régulière des frappes et victime de coupures de courant à répétition.
L’Ukraine estime pour sa part que seul un retrait de l’armée et du personnel russe de la centrale permettrait de garantir la sécurité nucléaire. Quant à la Russie, elle accuse Kiev de vouloir reprendre le site par la force.