Le Burkina Faso a expulsé des correspondants des journaux français Le Monde et Libération, ont rapporté les médias français dimanche.
Sophie Douce du Monde Afrique et Agnès Faivre de Libération ont été sommées par les autorités burkinabées de quitter la capitale Ouagadougou samedi, a rapporté le quotidien français Le Monde.
La notification verbale des agents de la sûreté de l’Etat burkinabé, demandant aux journalistes de quitter le pays dans les 24 heures, indique que leurs accréditations et cartes de presse sont annulées.
L’expulsion, dont les raisons n’ont pas été révélées, est la dernière en date d’une série de mesures qui tendent à limiter la présence des médias français dans les pays du Sahel, au terme d’une décennie où la région était considérée comme l’eldorado des chaînes de l’Hexagone. À tel point que la présidence française aurait chargé le Quai d’Orsay de “lancer un média d’influence” sur Internet pour “contrer les narratifs anti-français”.
Le Burkina Faso avait décidé, la semaine dernière, de suspendre sine die la diffusion des programmes de chaîne d’information du service public français France 24. Le gouvernement burkinabè a annoncé sa décision après que la chaîne française a “ouvert ses antennes” au leader d’un groupe terroriste.
Le Mali avait ordonné depuis la mi-mars la suspension de la diffusion des médias français RFI et France 24 dans tout le pays. La décision faisait suite à la diffusion d’informations mettant en cause l’armée malienne dans des pillages et exécutions de civils.
Les doléances du gouvernement malien font référence à un reportage de la chaîne radio RFI donnant la parole à des civils faisant état d’exactions qui auraient été commises par l’armée malienne et le groupe russe Wagner.
Le coup d’arrêt porté par le Mali aux médias français intervient dans un climat d’acrimonie envers l’ancienne puissance coloniale dont l’ambassadeur a été déclaré persona non grata fin janvier. En février, la France s’était résignée à retirer son contingent militaire du Mali après neuf ans du lancement d’une opération qui devait aider le pays à faire face aux groupes armés.
La maison mère des deux chaînes, France Médias Monde, a contesté ces décisions qualifiant leurs motifs d’”infondés” et promettant d’étudier des “voies de recours” ou des solutions techniques pour les contourner.