Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) rendu public ce mardi a mis en évidence les violences alarmantes qui affectent les crèches en France, et souligné les défaillances institutionnelles qui exposent la petite enfance à de graves brutalités susceptibles de causer la mort d’enfants. C’était le cas notamment en 2022, lorsqu’une fillette a perdu la vie dans une crèche privée. Cet incident avait d’ailleurs incité le ministre des Solidarités, M. Jean-Christophe Combe, à saisir l’Igas.
Pendant quatre mois, les membres de l’Inspection ont mené des auditions, des visites de terrain et des questionnaires dans 8 départements et dans 36 établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE). Selon le rapport, il s’agit d’institutions qu’il faudrait « replacer à leur juste place, celle d’un accueil de personnes en situation d’extrême vulnérabilité et d’extrême dépendance. Il est nécessaire aussi de bien mesurer les implications inhérentes à ce type d’activités, notamment en termes de conditions de travail, de temps nécessaire à l’accompagnement des personnes, de formation, de prévention des risques, d’évaluation et de contrôle ».
Le rapport de l’Igas préconise d’instaurer une nouvelle optique essentielle pour aller vers un « changement culturel », afin de contrer la violence institutionnelle et les maltraitances dans les crèches.
Ainsi, le rapport formule 38 recommandations articulées sur plusieurs niveaux comme, entre autres, la « connaissance du développement de l’enfant et apport de la science », les « Ressources humaines et formations professionnelles », le « Financement et qualité d’accueil », ou encore la « Gouvernance ». Ce texte de l’Igas s’adresse tant aux pouvoirs publics, qu’aux professionnels du secteur de la petite enfance et aux familles.
En outre ce rapport établit un parallèle avec les EHPAD, affirmant que « les leçons tirées en 2022 des rapports entre la puissance publique et les gestionnaires privés d’EHPAD peuvent à ce titre être très largement appliquées au secteur des crèches ». La dynamique instaurée par l’entrée des fonds de capital-investissement dans l’actionnariat du secteur doit « susciter la vigilance de l’Etat, tant pour les risques de coûts financiers que représente cette dynamique, que pour les exigences de rentabilité qui peuvent lui être associées », selon le rapport.