« Après avoir pris connaissance des déclarations de M. Tayeb Benabderrahmane parues dans la presse le 28 avril, M. Nasser Al-Khelaïfi nous a chargés de porter plainte en diffamation contre M. Tayeb Benabderrahmane », ont indiqué à l’AFP Mes Francis Szpiner et Renaud Semerdjian, avocats du patron du PSG.

« Nous sommes ravis que Nasser Al-Khelaïfi se décide enfin à privilégier la voie judiciaire aux insultes par voie de presse. Nous sommes donc parfaitement sereins à l’annonce de cette procédure », ont réagi auprès de l’AFP Mes Romain Ruiz et Gabriel Vejnar, les avocats de Tayeb Benabderrahmane.

Dans des articles parus vendredi dans les quotidiens Libération et Le Parisien, ce lobbyiste de 42 ans revient en détail sur son arrestation en janvier 2020 au Qatar où il s’était installé avec sa famille trois mois auparavant pour en assurer le lobbying.

Il affirme avoir été séquestré pendant six mois dans « un lieu de détention secret » adjacent au ministère de l’Intérieur et avoir été interrogé par des officiers qataris, notamment sur des documents qu’il détiendrait, potentiellement compromettants pour M. Al-Khelaïfi.

D’abord assigné à résidence dans un hôtel, il est finalement autorisé à quitter le Qatar en novembre de la même année, après avoir signé un protocole de confidentialité dans lequel il s’engageait à ne pas divulguer ces documents.

Il pourrait s’agir de vidéos intimes du patron du PSG avec sa maîtresse et de conversations contenues dans un téléphone lui ayant appartenu avec Jérôme Valcke (Fifa) et l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani, sur l’organisation de la Coupe du Monde au Qatar ou l’attribution de droits TV, selon une note de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

M. Benabderrahmane, qui était assisté en 2020 d’avocats qataris et français, a lancé une procédure pour faire annuler ce protocole de confidentialité.

Il a déposé en 2022 une plainte pour tortures, enlèvement et séquestration avec constitution de partie civile et a ainsi obtenu l’ouverture d’une information judiciaire fin janvier. Selon une source proche du dossier, il a été entendu le 30 mars par les trois juges d’instruction du tribunal de Paris chargés des investigations.

Par ailleurs, M. Benabderrahmane et deux anciens policiers ont été mis en examen fin septembre dans une information judiciaire distincte pour trafic d’influence et corruption autour du PSG.

AFP