Le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalın, s’est exprimé à l’occasion du « Programme de présentation des activités et des objectifs des conseils politiques de la Présidence” qui a eu lieu au complexe présidentiel à Ankara.
Soulignant que la loi antiterroriste, qui doit être mise en oeuvre le 1er juin en Suède, affectera positivement le processus d’adhésion à l’OTAN, M. Kalın a annoncé que les autorités concernées prévoient d’organiser une réunion en juin, afin de statuer sur les nouveaux développements touchant la candidature du pays nordique.
« Mais nous continuons à souligner que la Suède peut prendre des mesures, non seulement sur le plan juridique, mais aussi sur le plan administratif, et qu’il est extrêmement important de ne plus permettre à de telles organisations d’opérer en Suède” a-t-il conclu.
Nouvelle loi antiterroriste
Tenant compte des préoccupations de la Turquie, le parlement suédois a approuvé une nouvelle loi antiterroriste, considérée comme une étape importante pour amener la Turquie à approuver l’adhésion du pays nordique à l’OTAN.
Cette loi vise à criminaliser l’appartenance à des organisations terroristes et faciliterait la candidature de la Suède à l’OTAN, si elle parvenait à répondre aux préoccupations de la Turquie en matière de sécurité.
La législation adoptée mercredi devrait entrer en vigueur le 1er juin et donnera aux autorités des pouvoirs plus étendus pour détenir et poursuivre les personnes qui soutiennent des organisations terroristes.
Les personnes participant à des actions terroristes ou coopérant avec des organisations terroristes seront condamnées à une peine pouvant aller jusqu’à quatre ans de prison. Cela inclut les personnes qui participent à des actions dans l’intention de soutenir, de renforcer ou d’encourager une organisation terroriste.
S’il existe des circonstances aggravantes, la peine pour ces crimes sera d’un minimum de deux ans, pouvant aller jusqu’à un maximum de huit ans pour les crimes jugés graves.
Les personnes impliquées dans des crimes tels que la fourniture d’armes, de munitions, de matériaux inflammables et explosifs, le soutien au transport et la location de terrains et de biens à une organisation terroriste peuvent être condamnées à une peine maximale de quatre ans d’emprisonnement.
S’il existe des circonstances aggravantes pour ces crimes, des peines d’emprisonnement allant de 1,5 à 7 ans seront imposées.
La candidature de la Suède à l’OTAN
Après le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine en février de l’année dernière, la Finlande et la Suède ont décidé d’abandonner leur politique de non-alignement militaire, en vigueur depuis des décennies, avant de demander leur adhésion à l’OTAN.
Cependant, la Turquie, membre de l’OTAN depuis plus de 70 ans, a demandé aux deux pays nordiques de prendre des mesures concrètes contre les groupes terroristes tels que le PKK et FETO afin qu’ils puissent rejoindre l’alliance.
En juin de l’année dernière, la Finlande et la Suède ont signé un mémorandum avec la Turquie pour répondre aux préoccupations d’Ankara en matière de sécurité, et des diplomates de haut rang et des fonctionnaires des trois pays se sont réunis à plusieurs reprises pour discuter de la mise en œuvre d’un accord trilatéral.
Le 31 mars, le parlement turc a approuvé la demande d’adhésion de la Finlande à l’alliance.
Au cours de sa campagne de terreur de plus de 35 ans contre la Turquie, le PKK – inscrit sur la liste des organisations terroristes par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne – a été responsable de la mort de plus de 40 000 personnes, dont des femmes, des enfants et des nourrissons.