Le long des 632 kilomètres de la frontière franco-espagnole, Paris a considérablement « renforcé » ses contrôles, exercés de manière « discriminatoire » et « au faciès », à la faveur du rétablissement de ces contrôles frontaliers depuis 2015, ont écrit plusieurs ONG et associations rassemblées au sein de la Coordination d’actions aux frontières intérieures (Cafi), dont Amnesty international ou Médecins du monde.
Ces contrôles « génèrent de graves violations des droits des personnes migrantes », ont déploré ces organisations, qui ont mené plusieurs missions d’observation entre 2019 et 2022.
Des Pyrénées-Orientales aux Pyrénées-Atlantiques, ces contrôles « touchent de manière discriminatoire les personnes racisées » et « conduisent au refoulement de nombreuses personnes sans respect de leurs droits fondamentaux, en violation de la législation nationale, européenne et internationale, telle la convention de Genève relative au statut des réfugiés », aux termes de laquelle une personne peut demander asile à la frontière, ont-elles observé.
« Les autorités françaises y mettent en oeuvre des procédures expéditives à leur encontre qui ne visent qu’un objectif: renvoyer directement les personnes d’où elles viennent. »
Ni la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, ni le ministère de l’Intérieur, interrogés par l’AFP, n’ont communiqué le nombre de personnes « remises » en Espagne, selon le vocabulaire administratif consacré.
Ces contrôles accrus conduisent les candidats à l’exil à tenter leur chance par des routes plus dangereuses, générant « de graves accidents », selon les associations qui décomptent « au moins 12 » morts à cette frontière entre début 2021 et fin 2022.
Elles réclament notamment « la protection de l’intégrité physique » des migrants et le respect du droit d’asile.