L’interdiction de manifester prise par la préfecture locale couvre toute la durée de la 76e édition du festival, de mardi jusqu’au dimanche 28 mai, et concerne un périmètre bien délimité englobant les abords du palais des Festivals, la Croisette et les rues adjacentes à celle-ci. La préfecture a précisé à l’AFP qu’il était « identique à celui des années précédentes ».

Le syndicat a expliqué qu’il mènerait ses actions sous le mot d’ordre: « La CGT fait son cinéma à Cannes ».

Vendredi 19 mai de 13H00 à 15H00 locales (11H00 à 13H00 GMT), elle compte réunir les salariés du secteur de l’hôtellerie pour un rassemblement sur le parvis du célèbre hôtel Carlton, un lieu privé exclu de l’interdiction de manifester prise par la préfecture.

Dimanche 21 mai, à 11H00 (09H00 GMT), une manifestation déclarée, à l’appel d’une intersyndicale, se tiendra sur le boulevard Carnot, en dehors du périmètre interdit, pour dénoncer la réforme des retraites mais aussi celle de l’assurance-chômage et ses conséquences sur les intermittents du spectacle et les saisonniers, a indiqué un responsable local de la CGT, sans exclure « des actions surprise » pendant le festival.

Le même dimanche, à 22H00 (20H00 GMT), la CGT annonce la projection « sur invitation », au palais des festivals, du documentaire « Amor, Mujeres y Flores », un film de 1989 sur les ouvrières colombiennes victimes des pesticides dans l’industrie des fleurs. A l’issue de ce film, diffusé notamment à l’initiative du syndicat SPIAC-CGT, aura lieu un débat sur « la place des femmes dans le monde du travail et au générique des films en particulier ».

Projet phare du président Emmanuel Macron, la réforme des retraites a été promulgée le 14 avril, après son passage en force par l’exécutif grâce à une disposition constitutionnelle. Elle prévoit notamment le passage de l’âge de départ de 62 à 64 ans. Ses détracteurs la jugent « injuste » notamment pour les femmes et les personnes occupant des métiers pénibles.

M. Macron s’est donné, depuis, « 100 jours » pour apaiser le pays, jusqu’au 14 juillet, date de la fête nationale française.

Le 21 avril, la CGT Energie, qui a lancé elle « 100 jours d’action et de colère », avait notamment évoqué des « perturbations énergétiques » visant notamment le Festival de Cannes.

« En mai, fais ce qu’il te plaît ! Le festival du film de Cannes, le Grand Prix de Monaco, le tournoi de Roland-Garros, le festival d’Avignon pourraient se retrouver dans le noir ! On ne lâchera rien ! », avait-il promis.

AFP