Dans son livre « Affaires de famille », paru en 2018, Agnès Naudin, évoque trois enquêtes, dont un viol incestueux, non encore jugée à l’époque.
Son livre évoque également une enquête concernant un bébé secoué. « Vous donnez des éléments d’identité du père, l’âge de la nourrice, son statut marital… Vous reprenez à la virgule près des déclarations d’une audition », avait noté la présidente du tribunal. « Pourquoi autant de détails ? ». « J’avais une grande peur de trahir la réalité, de mal interpréter, j’ai voulu être au plus proche », avait justifié Agnès Naudin.
Pendant l’audience le 13 mars, la policière de 39 ans, qui a écrit plusieurs livres, avait expliqué avoir demandé l’accord des personnes impliquées, en changeant les noms et les lieux de commission des faits. « Je ne me serais jamais permis » de publier sinon, avait assuré celle qui était aussi porte-parole du syndicat FSU Intérieur. Sa hiérarchie avait été informée de la publication de ce livre, avait plaidé son avocat.
Sauf que la violation du secret professionnel ne dépend pas de « la nature de l’information » révélée, mais de « la fonction exercée par la personne qui reçoit » l’information, avait rappelé le parquet, rappelant que tout élément confié à un policier est soumis au secret.
« Être policier, c’est au-delà du métier, c’est un état », avait abondé la présidente du tribunal. « A moins d’avoir été lobotomisée, comment avez-vous pu oublier votre qualité quand votre livre a été édité et est paru ? », avait-elle lancé.
Le parquet avait requis à l’encontre de la policière écrivaine l’interdiction définitive d’exercer la profession de fonctionnaire de police et trois mois d’emprisonnement avec sursis.
« Mme Naudin ne semble pas avoir compris l’intérêt du secret professionnel (…). Si on remet Mme Naudin en service, elle peut encore écrire sur des affaires en cours », avait déclaré le procureur.
Agnès Naudin n’a pas souhaité s’exprimer lundi après le délibéré.