« Seules les personnes candidates au départ de Mayotte seront admises », a déclaré lors d’une conférence de presse le porte-parole du gouvernement des Comores, Houmed Msaidie.
Le nombre de sans-papiers qui voudraient rentrer volontairement aux Comores restent encore à évaluer, « des mécanismes d’identification » doivent être mis en place, a-t-il ajouté.
Les relations entre Paris et Moroni se sont tendues fin avril après que la France a déployé à Mayotte d’importants moyens pour y déloger des migrants illégaux des bidonvilles de ce département situé dans l’océan Indien, dans le cadre d’une opération controversée baptisée « Wuambushu ».
La grande majorité de ces sans-papiers sont comoriens, et la France avait prévu de les renvoyer dans l’île comorienne la plus proche, Anjouan, à seulement 70 km.
Mais Moroni, se disant dans l’incapacité d’absorber un afflux de migrants et appelant Paris à renoncer à l’opération, avait interdit les débarquements. Et la seule compagnie opérant le trajet Mayotte-Anjouan, la Société de Gestion et de Transport Maritime (SGTM), avait suspendu la liaison maritime le 27 avril.
La SGTM a annoncé mercredi dernier son intention de reprendre la liaison maritime. Contacté lundi par l’AFP, un employé de la compagnie a confirmé « la reprise des rotations ce mercredi ».
A l’annonce de la reprise des liaisons maritimes, une coalition d’opposition aux Comores a accusé le président Azali Assoumani, qui assure depuis février la présidence de l’Union africaine, de « haute trahison ».
Une partie de l’archipel pauvre s’oppose au retour des « refoulés », inquiets notamment de l’impact économique sur le pays qui souffre de pénuries.
De nombreux migrants africains périssent régulièrement dans des naufrages en tentant de rallier clandestinement Mayotte à bord d’embarcations de pêche à moteur appelées kwassa kwassa.
Sur les 350.000 habitants estimés de Mayotte, la moitié ne possède pas la nationalité française.
Située entre Madagascar et la côte est-africaine, l’île appartient géographiquement à l’archipel comorien mais s’est séparée des Comores en 1974 à l’issue d’un référendum où les trois autres îles ont choisi l’indépendance.