Une bonne partie des habitants du continent est toujours privée d’ électricité. D’après la banque africaine de développement (BAD), près de 40 % des habitants de l’Afrique vivent encore dans le noir.
Un véritable paradoxe alors que les capacités du continent sont énormes.
L’Afrique possède le plus grand potentiel hydroélectrique inexploité au monde, selon un rapport publié en juin 2022 par l’Association internationale de l’hydroélectricité (IHA), une organisation à but non lucratif fondée sur initiative de l’UNESCO pour promouvoir le développement durable à travers l’hydroélectricité, rapporte l’agence Ecofin.
Ce potentiel est estimé à 474 gigawatts (GW), contre 73 GW en Europe, 275 GW en Amérique du Sud, 387 GW en Amérique du Nord et centrale, 359 GW en Asie de l’Est et Asie-Pacifique et 355 GW en Asie du Sud et centrale.
Déjà une dizaine de candidats
Pour pallier la faible électrification du continent, nombre de pays ont décidé d’opter pour le nucléaire, d’autant plus que l’Afrique concentre 20% des réserves mondiales d’uranium.
L’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, la Zambie, le Niger, le Nigeria ou encore le Soudan sont candidats à la production d’énergie nucléaire. Les partenaires techniques sont la Russie, la France, la Chine et la Turquie.
“L’Afrique a soif d’énergie et l’énergie nucléaire pourrait faire partie de la solution pour un nombre croissant de pays, selon Mikhail Chudakov, le directeur général adjoint et chef du département de l’énergie nucléaire à l’AIEA.
Dans un premier temps, il y a lieu d’atteindre une production de 160 MW d’énergie nucléaire en 2025 pour combler les besoins.
Ensuite, il faudra adapter la production proportionnellement à l’augmentation de la population.
En 2050, l’Afrique devrait compter deux milliards d’habitants.
Pour autant, il faut relever que l’Afrique du Sud se présente comme le pays pionnier en Afrique. Elle possède deux réacteurs nucléaires connectés au réseau électrique. D’une puissance cumulée de 1860 MW, ces réacteurs générateurs ont produit près de 6% de la production électrique du pays.
Cependant, il faudra envisager la gestion des déchets nucléaires. Un autre défi, lorsqu’on se remémore les catastrophes de Fukushima au Japon ou Tchernobyl dans l’ex-URSS et les difficultés des pays développés à les gérer.