Sept jours après le coup d’État qui l’a porté au pouvoir au Gabon, le général Brice Olingui Nguema a ordonné mardi la libération des prisonniers politiques, comme il l’avait promis dans son discours d’investiture de lundi.
Il en est ainsi du syndicaliste et enseignant Jean Remy Yama, dirigeant de la coalition des syndicats des fonctionnaires, Dynamique unitaire (DU), emprisonné depuis 2022 pour “ détournement de deniers publics”.
Des accusations récusées par le concerné qui a régulièrement reproché au pouvoir d’avoir monté une cabale pour le museler, en raison de ses critiques virulentes contre le gouvernement d’Ali Bongo Ondimba.
Léandre Nzue, ancien maire de Libreville, lui aussi emprisonné pour “détournement de deniers publics” a, également été libéré, d’après la chaîne de télévision Gabon 24.
Au pas de course, le +chef de la transition+ gabonaise s’est rendu au domicile d’Albert Ndong Ossa, le principal opposant et challenger d’Ali Bongo à la dernière présidentielle. Partisan d’un recomptage des voix, il n’avait pas assisté à l’investiture lundi du président du Comité pour la transition et la restauration des institutions.
Sur sa page X anciennement twitter, on peut lire: “Aujourd’hui à mon domicile, j’ai pu en toute intimité et collégialité m’entretenir avec le Président de la Transition et la restauration des institutions (CTRI). Osons croire à un avenir meilleur et resplendissant pour notre cher pays le Gabon”.
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Visiblement, le nouveau président du Gabon est en quête d’un large consensus en vue de la formation dans les prochains jours du nouveau gouvernement.
Une équipe qui devrait être composée, d’après le président de la Transition et la restauration des institutions, “de gens expérimentés et de personnes à la compétence avérée”.
Le général Brice Olingui Nguema a clôturé la journée en recevant le président centrafricain Faustin Archange Touadera, le médiateur de la CEEAC (Communauté économique des États d’Afrique centrale) . Touadera a été chargé par ses pairs de la sous-région d’engager des “pourparlers” en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel au Gabon. Rien n’a filtré de la rencontre.
Du reste, lundi dernier, en Guinée Équatoriale, après avoir condamné le coup d’État et plaidé pour un dialogue entre Gabonais pour régler la crise, la CEEAC a suspendu le Gabon de ses instances jusqu’au retour à la normale.
Le 30 août dernier, sous les ordres du Général Brice Olingui Ossa, la garde républicaine a renversé Ali Bongo Ondimba, déclaré vainqueur de la présidentielle une heure plus tôt par le Centre gabonais des élections. C’était l’épilogue de 56 ans du règne des Bongo.