L’opposition lui déniait le droit de présenter sa candidature en raison de sa nationalité française
Andry Rajoelina, l’actuel président de Madagascar sera candidat à sa propre succession. Il a mis fin au suspense ce mercredi à Antananarivo, la capitale.
« Je suis prêt à vous représenter, dans tout Madgascar et être le président de tous les Malgaches », a-t-il lancé devant une foule réunie devant le stade Barea est le plus grand stade de Madagascar.
Mais la polémique sur la nationalité française du président alimente les débats à Madagascar.
Une partie de l’opposition s’est fédérée autour de cette contestation. Organisés sous les coalitions « Tout Sauf Andry Rajoelina » (TSAR) et « Tous contre la candidature d’Andry Rajoelina », huit candidats au scrutin présidentiel ont signé, le 29 août 2023, une déclaration pour empêcher le chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat. Le motif en est la nationalité française du président Rajoelina révélée au mois de juin dernier.
D’après une ordonnance en date du 22 juillet 1960, portant Code de la nationalité malgache, dans son article 42, il est écrit : « Se voit privé de la nationalité malgache, le Malgache majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère ».
Joint par téléphone par TRT Afrika, Honoré Rakotomanana, ancien président de la Haute cour constitutionnelle et ex-président du Sénat, évoque l’article 55 comme condition d’application de l’article 42 . Il dispose que « (…) les décrets déclarant qu’un individu a perdu la nationalité malgache, (…) sont publiés dans le Journal officiel de la République ».
L’instabilité politique est chronique à Madagascar. Elle provoque le marasme de l’économie, freine les projets de développement et aggrave la pauvreté.
De Philippe Tsiranana en 1992 à Albert Zafy en 1996 en passant par Didier Ratsiraka en 1991, tous ont vu leur mandat interrompu par un vote de l’Assemblée nationale.
Pour contribuer à l’apaisement du climat politique avant le scrutin, l’Organisation internationale de la francophonie a envoyé un émissaire spécial à Madagascar.
Mme Calmy Rey en a conféré avec plusieurs acteurs politiques locaux.
L’élection présidentielle malgache est prévue le 9 novembre prochain et le président sortant est tenu de démissionner soixante jours avant le scrutin, au cas où il aspire à un nouveau mandat.