Kigali veut assurer son autonomie énergétique et soutenir la croissance économique.
Un accord a été conclu entre le Rwanda et Dual Fluid Energy, une start up canado-allemande pour la livraison, dans un peu plus de deux ans, d’un réacteur nucléaire.
Le réacteur sera construit à partir d’une nouvelle technique, utilisant du combustible liquide et un liquide de refroidissement en plomb. Ce procédé permettra de réduire les déchets radioactifs, a déclaré l’Office rwandais de l’énergie atomique (Rwanda Atomic Energy Board) dans un communiqué.
Le réacteur expérimental devrait être opérationnel en 2026 au plus tard, tandis que les essais ultérieurs de la technologie Dual Fluid devraient être achevés d’ici à 2028. Le coût de cette opération est estimé à 70 millions d’euros (75 millions de dollars). Il sera financé par la société, a déclaré Goetz Ruprecht, PDG de Dual Fluid, lors d’une conférence de presse à Kigali.
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Le Rwanda produit actuellement 332,6 mégawatts (MW) d’électricité, provenant pour l’essentiel de barrages hydroélectriques mais aussi du méthane, de l’énergie solaire et de la tourbe.
Pour réduire le déficit énergétique qui plombe les activités économiques, beaucoup de pays africains se tournent de plus en plus vers le nucléaire.
Pour le moment, seule l’Afrique du Sud dispose d’une centrale nucléaire opérationnelle, tandis que l’entreprise publique russe Rosatom a entamé l’année dernière la construction de la première centrale nucléaire d’Égypte.
En mars, l’Ouganda a annoncé qu’il comptait commencer à produire au moins 1 000 MW à partir de l’énergie nucléaire d’ici à 2031.
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Selon l’Office rwandais de l’énergie atomique, une feuille de route a été établie avec Dual Fluid pour la mise en œuvre du réacteur d’essai une fois les tests terminés.
Des défis
Pour l’expertise locale nécessaire à la réussite des opérations d’entretien et de fonctionnement de ce générateur, Fidel Ndahayo, le directeur de l’Office rwandais de l’énergie atomique, a expliqué au New Times, que le pays est en train de bâtir une expertise locale dans la gestion de l’industrie nucléaire avec l’aide de la Russie.
« Nous avons donc actuellement un peu plus de 10 ingénieurs nucléaires diplômés au niveau de la maîtrise, a expliqué le patron de l’Office rwandais de l’énergie atomique. Nous avons plus de 130 étudiants qui poursuivent différents programmes en ingénierie nucléaire et en sciences nucléaires, principalement dans trois grandes universités russes spécialisées en formation en ingénierie nucléaire. »
Concernant les risques liés à la sécurité et les dangers de rejet accidentel des substances nucléaires, Fidel Ndahayo explique que le réacteur d’essai est un petit appareil, avec un faible taux de combustion et donc peu de matières radioactives à l’intérieur.
« Pour cette raison également, cela ne représente aucune menace pour l’environnement et les êtres vivants. », soutient-il.
Il faudra attendre 2026, pour la fin des expérimentations du réacteur nucléaire et envisager la suite du projet.