Accord céréalier : Erdogan poursuivra les échanges avec Poutine

Accord céréalier : Erdogan poursuivra les échanges avec Poutine

AA / Istanbul / Muhammed Enes Calli

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué lundi qu’il poursuivra les échanges téléphoniques avec son homologue russe Vladimir Poutine au sujet de la reprise de l’accord d’Istanbul sur les céréales de la mer Noire.

S’adressant à la presse dans l’avion de retour du sommet du G-20 tenu à New Delhi en Inde, le président turc a rappelé que Poutine avait insisté sur le non-respect par l’Occident de ses promesses concernant le corridor céréalier, un accord avec l’Ukraine et la Russie négocié l’année dernière par la Türkiye et les Nations unies.

« Préalablement, nous avions parlé d’acheminer d’un million de tonnes de céréales. Lors de notre réunion avec Lavrov, nous – le Qatar, la Türkiye et la Russie – avons spécifiquement prévu l’acheminement d’un million de tonnes de céréales aux pays africains sous-développés. Nous prendrons des mesures pour augmenter ces chiffres », a-t-il dit.

Selon les plans présentés précédemment, les céréales russes devraient être acheminées vers la Türkiye, où elles seraient transformées en farine, avant d’être envoyées aux pays africains dans le besoin. Le Qatar devrait contribuer au financement de cette opération.

Tout en indiquant qu’il demandera à Poutine une augmentation d’un million de tonnes de céréales, Erdogan a appelé l’Occident à « assumer ses responsabilités ».

« La Türkiye sera présente à chaque table de négociation en tant que force stabilisatrice pour empêcher une nouvelle crise alimentaire, énergétique ou autre, et de nouvelles effusions de sang. Les nations du monde, en particulier les peuples des pays occidentaux, devraient savoir que la Türkiye est le seul pays qui s’efforce d’empêcher une crise alimentaire mondiale », a poursuivi Erdogan.

Ce sera également l’un des principaux points à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies, qui se tiendra plus tard ce mois. J’y discuterai en détail des efforts déployés par notre pays dans ce domaine ».

– Routes commerciales et liens économiques

Recep Tayyip Erdogan a affirmé qu’au cours de sa visite à New York pour la prochaine Assemblée générale des Nations unies, il tiendra des rencontres avec de nombreuses entreprises ayant des investissements en Türkiye afin de mener des « discussions directes » avec celles-ci.

Et d’ajouter : « Une institution financière américaine a fourni 550 millions de dollars pour financer l’installation pétrochimique à Adana, un financement important pour les investissements ».

En marge du sommet du G-20, le chef de l’État turc a échangé avec le son homologue sud-coréen au sujet de la construction d’une troisième centrale nucléaire en Türkiye, après la centrale d’Akkuyu construite par les Russes et une deuxième centrale en projet.

Selon Erdogan, le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe, qui fait l’objet d’un pacte signé lors du sommet du G-20 de ce week-end, ne peut se faire sans Ankara, car l’itinéraire le plus approprié entre l’Est et l’Ouest doit passer par la Türkiye.

Un protocole d’accord a été signé en Inde entre l’UE et sept pays pour construire un corridor économique reliant l’Europe au Moyen-Orient et à l’Inde par des lignes ferroviaires et maritimes.

Le projet multinational ferroviaire et maritime signé entre l’Inde, les États-Unis, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), la France, l’Allemagne, l’Italie et l’UE vise à relier l’Inde au Moyen-Orient et à l’Europe afin d’accroître les échanges commerciaux, de fournir des ressources énergétiques et de développer la connectivité numérique.

Bien que les pays signataires ne se soient pas engagés à respecter une obligation financière contraignante, ils ont accepté de préparer un plan d’action pour la mise en place du corridor dans un délai de deux mois.

En ce qui concerne les relations avec l’Égypte, Erdogan a fait savoir que les deux pays s’efforceront de doubler le volume des échanges commerciaux et de revitaliser le Conseil de coopération stratégique de haut niveau.

« Restaurer nos relations avec l’Égypte à un meilleur niveau qu’avant pourrait donner des résultats positifs pour le dossier syrien et d’autres problèmes régionaux », a-t-il souligné.

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