AA/New York
« Nous soutenons les mesures prises par l’Azerbaïdjan (…) pour protéger son intégrité territoriale » a martelé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, depuis la tribune des Nations unies à New York.
Erdogan a prononcé un discours mardi, à l’occasion de la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Après avoir apporté son soutien à l’opération anti-terroriste lancée plus tôt dans la journée par l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, Erdogan a appelé l’Arménie à ne pas manquer « l’occasion histoirque » d’établir la paix dans cette région.
« Nous soutenons les mesures prises par l’Azerbaïdjan (…) pour protéger son intégrité territoriale. Comme tout le monde le reconnaît aujourd’hui, le Karabakh est le territoire de l’Azerbaïdjan. Vouloir imposer un autre statut ne sera jamais acceptée », a-t-il insisté.
Erdogan a rappelé que son pays soutient depuis le début le processus de négociation entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, mais que l’Arménie semble manquer l’occasion historique d’établir une paix durable dans la région.
« Nous attendons de l’Arménie qu’elle tienne ses promesses, en particulier concernant l’ouverture du corridor de Zangezur », a-t-il notamment rappelé.
Du haut de la tribune des Nations unies, le chef de l’Etat turc a appelé de ses vœux une réforme de cette institution afin de la rendre « plus représentative ».
« Le Conseil de sécurité de l’ONU a cessé d’être le garant de la sécurité mondiale, devenant le lieu de l’affrontement des stratégies politiques de cinq pays », a-t-il relevé avant de poursuivre:
« Nous devons rapidement restructurer, sous la direction des Nations unies, les institutions chargées d’assurer la sécurité, la paix et la prospérité du monde. »
Sur la question palestinienne, Erdogan a appelé à la formation d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967.
« Sans la fondation d’un État palestinien indépendant (…) sur la base des frontières de 1967, Israël trouvera difficilement la paix et la sécurité qu’il recherche », a-t-il souligné.
Erdogan a notamment lancé un appel à la communauté internationale afin de reconnaitre la République turque de Chypre du Nord (RTCN) et invité la force de maintien de la paix des Nations unies à rester impartial sur l’île.
« Nous n’avons aucune visée sur les droits des autres, mais nous ne permettrons à personne d’ignorer nos droits », a-t-il lancé concernant les divergences en Méditerranée orientale.
« Nous intensifions nos efforts pour mettre fin à la guerre par la diplomatie et le dialogue sur la base de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a assuré le président turc, concernant la guerre russo-ukrainienne, avant de se lancer dans une diatribe contre les puissances en collusion avec les organisations terroristes dans le but de servir leurs intérêts.
« La plus grande menace pour l’intégrité territoriale et l’unité politique de la Syrie est le soutien ouvert apporté par les puissances, dans le sens de leurs intérêts, aux organisations terroristes »
« Nous sommes fatigués de l’hypocrisie de ceux qui utilisent Daech et ses semblables comme paravent pour leurs propres intérêts en particulier en Syrie et en Irak, mais aussi au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au Sahel », a-t-il dit avant d’ajouter:
« Les pays qui continuent à coopérer avec des organisations terroristes pour leurs propres intérêts n’ont pas le droit de se plaindre du terrorisme. »
Erdogan a également appelé l’Union européenne (UE) à éclaircir sa position vis à vis de la Türkiye.
« Nous attendons de l’UE qu’elle remplisse rapidement ses obligations à l’égard de notre pays, les attitudes ambivalentes à l’égard de la Türkiye doivent cesser » a-t-il expliqué, notamment concernant le dernier rapport du Parlement européen qui préconise de ne pas poursuivre le processus d’adhésion avec la Türkiye.
Concernant les enjeux climatiques, le leader turc a indiqué:
« Nous ne pouvons pas léguer à nos enfants un monde en proie à la pollution et à l’épuisement des ressources naturelles en raison d’une consommation inconsciente. »