AA / Ankara / Adem Balta
En raison de la menace terroriste persistante le long des frontières méridionales de la Türkiye, le Parlement a prolongé mardi de deux ans le mandat autorisant le déploiement de soldats turcs en Irak et en Syrie.
Le texte signé par le président Recep Tayyip Erdogan met l’accent sur les risques et les menaces que représentent l’évolution de la situation dans les régions situées le long des frontières terrestres méridionales de la Türkiye et le contexte de conflits actuels pour la sécurité nationale. Le nord de l’Irak et le nord de la Syrie – des régions qui échappent au contrôle des gouvernements respectifs – se trouvent tous deux le long des frontières méridionales de la Türkiye et abritent une importante présence terroriste.
« Le texte mentionne la grande importance que la Türkiye attache à la protection de son intégrité territoriale, à l’unité nationale et à la stabilité de son voisin, l’Irak, et ajoute. L’existence continue d’éléments (terroristes) du PKK et de Daech en Irak et les tentatives de séparatisme à base ethnique ont un impact direct sur la paix et la stabilité régionales et sur la sécurité de notre pays
Les organisations terroristes, en particulier le PKK/PYD-YPG et Daech, qui continuent d’exister en Syrie, dans des zones adjacentes à notre frontière, poursuivent leurs actions contre notre pays, notre sécurité nationale et les civils », mentionne le texte.
Le document signale la nécessité de prendre les précautions nécessaires, conformément aux droits découlant du droit international, contre toutes sortes de risques, de menaces et d’actions susceptibles de constituer un danger pour la sécurité nationale de la Türkiye, visant à perturber l’intégrité territoriale de l’Irak et de la Syrie par le biais du terrorisme et à créer des situations indésirables sur le terrain, en termes de sécurité nationale.
« Afin de contribuer à une politique rapide et dynamique, les forces armées turques seront envoyées dans des pays étrangers pour mener des opérations et des interventions transfrontalières », renseigne le texte.
Les terroristes se servent souvent du nord de l’Irak et du nord de la Syrie comme cachette pour préparer des attaques terroristes en Türkiye.
– Persistance de la menace terroriste sur le territoire turc et à l’étranger
La Türkiye a, depuis 2016, lancé avec succès trois opérations antiterroristes au-delà de sa frontière dans le nord de la Syrie, afin d’empêcher la formation d’un corridor de la terreur et de permettre la réinstallation sereine des résidents. Il s’agit des opérations Bouclier de l’Euphrate (2016), Rameau d’olivier (2018) et Source de paix (2019).
La Türkiye a récemment mené des frappes aériennes dans le nord de la Syrie et de l’Irak pour neutraliser le PKK/YPG et d’autres éléments terroristes dans le but d’assurer la sécurité des frontières sur la base de son droit à l’autodéfense en vertu de l’article 51 de la Charte des Nations unies.
Au cours de sa campagne de terreur de plus de 35 ans contre la Türkiye, le PKK – classé comme organisation terroriste par la Türkiye, les États-Unis et l’UE – s’est rendu responsable de la mort de près de 40 000 personnes, dont des femmes, des enfants et des nourrissons. Le YPG est la branche syrienne du PKK.
En 2013, la Türkiye était l’un des premiers pays à déclarer Daech comme une organisation terroriste.
Depuis, le pays a été la cible de multiples attaques du groupe terroriste, qui ont fait plus de 300 morts et des centaines de blessés dans au moins dix attentats-suicides, sept attentats à la bombe et quatre attaques armées. En réaction, la Türkiye a lancé des opérations antiterroristes sur son territoire et à l’étranger afin de prévenir d’autres attaques.
