Gaza sera démilitarisée après la guerre et Israël « continuera à y contrôler la sécurité », a déclaré M. Netanyahu. « Il devra y avoir quelque chose d’autre », a-t-il ajouté lorsqu’on lui a demandé si l’Autorité palestinienne, qui exerce un contrôle administratif partiel sur la Cisjordanie occupée, pourrait gouverner Gaza après la guerre.
Il a rejeté les appels de plus en plus nombreux en faveur d’un cessez-le-feu, affirmant que la bataille d’Israël contre le Hamas se poursuivrait avec « toute sa force ».
La position de M. Netanyahu va à l’encontre des scénarios d’après-guerre proposés par le plus proche allié d’Israël, les États-Unis. Le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré que les États-Unis s’opposaient à une réoccupation israélienne de Gaza et envisageaient un gouvernement palestinien unifié à la fois à Gaza et en Cisjordanie occupée.
Selon la société de radiotélévision israélienne, l’administration américaine a demandé des éclaircissements à Israël concernant cette dernière déclaration au sujet de Gaza.
20 hôpitaux sur 36 hors service à Gaza
Dimanche, au 37e jour de guerre, 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont « hors service », selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est alarmé tôt dimanche d’avoir « perdu le contact » avec ses interlocuteurs à l’hôpital al-Shifa de Gaza-ville, le plus grand du territoire, objet d' »attaques répétées ».
Plusieurs organisations internationales s’inquiètent du sort des hôpitaux. Médecins Sans Frontières (MSF) a rapporté des « bombardements incessants » sur les hôpitaux de Gaza-ville. L’hôpital al-Shifa a été « touché plusieurs fois, y compris la maternité ».
Deux bébés prématurés « sont morts parce que leur incubateur ne fonctionnait plus, il n’y avait plus d’électricité », a raconté le Dr Mohammed Obeid, chirurgien de MSF au service néonatal, dans un message diffusé par l’ONG sur la plateforme X.
La situation dans cet hôpital est « vraiment catastrophique », a alerté Ann Taylor, la cheffe de mission de MSF dans les Territoires palestiniens.
De son côté, le directeur de l’hôpital, Mohammed Abou Salmiya, a demandé « à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il cesse de viser des hôpitaux et des ambulances ».
Le Hamas déclare avoir touché 25 véhicules militaires israéliens en 48 heures
Le Hamas a déclaré que ses combattants avaient touché 25 véhicules militaires israéliens au cours des dernières 48 heures dans la bande de Gaza assiégée.
Le porte-parole des Brigades Al Qassam, Abu Obeida, a déclaré dans un message enregistré que depuis le début de l’opération terrestre israélienne à Gaza le 27 octobre, les combattants ont « détruit totalement ou partiellement plus de 160 véhicules militaires israéliens », dont 25 au cours des dernières 48 heures.
M. Abu Obeida a souligné que la bataille entre les combattants palestiniens et l’armée israélienne était asymétrique, mais qu’elle effrayait toujours l’armée israélienne, qui la décrivait comme l’armée la plus puissante de la région.
« Nos combattants sortent du sol et du ciel, et de sous les décombres pour détruire les véhicules blindés et les chars », a-t-il déclaré.
Les Brigades Al Qassam ont ensuite diffusé une vidéo montrant des combattants frappant plusieurs chars israéliens dans le nord de la bande de Gaza.
Les bombardements israéliens ont fait 11.078 morts côté palestinien, essentiellement des civils, parmi lesquels 4.506 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont le dernier bilan remonte à vendredi.
Côté israélien, au moins 1.200 personnes ont été tuées, selon un bilan des autorités israéliennes revu à la baisse. L’armée israélienne a déclaré que près de 200 000 personnes avaient quitté le nord de Gaza pour le sud, alors qu’elle poursuit ses bombardements sur l’enclave assiégée.
Le poste-frontière de Rafah, contrôlé par l’Egypte, doit rouvrir dimanche pour laisser passer des blessés, des étrangers et des binationaux, selon les autorités locales.
Pilonnée sans relâche depuis plus d’un mois, la bande de Gaza, où plus de 1,5 des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés selon l’ONU, est plongée dans une situation humanitaire catastrophique. Un siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre prive la population d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments.
Trois Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie
Trois jeunes Palestiniens ont été tués lors des raids israéliennes en Cisjordanie occupée, a déclaré le ministère palestinien de la Santé.
L’un d’entre eux était originaire de la ville de Jénine, tandis que les deux autres étaient originaires d’Arraba, une ville située au sud-ouest.
Le nombre de Palestiniens tués par les forces israéliennes et les colons juifs en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est depuis le 7 octobre est passé à 185.