Les militaires au pouvoir au Niger depuis juillet dernier, ont abrogé une loi anti-immigration qui réprimait le transport des migrants à travers tout le Niger. Adoptée sous la pression de l’Union européenne, cette loi criminalisait le transport des migrants transitant par le Niger avant d’atteindre les côtes de la Méditerranée via la Libye et le Maroc notamment.
En échange, l’Union européenne avait lancé en 2015 un Fonds fiduciaire pour l’Afrique de 5 milliards d’euros, visant à éradiquer les causes profondes de la migration, mais beaucoup ont estimé que cela n’était pas suffisant.
Néanmoins, beaucoup de régions du Niger qui dépendaient du trafic des migrants comme Agadez, une porte d’entrée populaire vers le Sahara, ont beaucoup souffert de cette loi. Elle a conduit au tarissement des sources de revenus des habitants provenant de l’hébergement et du transport notamment.
En abrogeant cette loi anti-immigration, les militaires sous le coup des sanctions de l’Union européenne, accentuent la pression sur leurs anciens alliés occidentaux et cherchent à renforcer leurs soutiens non seulement dans les communautés du désert du nord qui ont le plus bénéficié de la migration, mais aussi dans tout le pays.
Le nombre de migrants transitant par le Niger, principal pays de passage situé à la lisière sud du désert du Sahara, a fortement diminué au fil des années en raison de cette loi.
La réaction des dirigeants européens sera scrutée de près tout comme l’impact de cette abrogation sur la migration vers l’Europe.